En quête de biomarqueurs prédictifs de rémission dans l’anorexie mentale

Titre du projet : Signatures métabolomiques, biomarqueurs de pronostic de la rémission dans l’anorexie mentale ?

Porteur du projet : Nicolas RAMOZ – Institut de Psychiatrie et Neurosciences de Paris

Montant : 70 700 €

Descriptif du projet :

L’anorexie mentale est un trouble mental grave et chronique de prises alimentaires anormales. Sa prévalence est élevée et son taux de mortalité par dénutrition ou suicide est dramatique (10%). Aucun traitement médicamenteux n’est disponible à ce jour. Les causes de l’anorexie mentale sont inconnues mais sa forte héritabilité génétique et épigénétique démontre que l’anorexie mentale est un trouble métabo-psychiatrique. Il n’existe pas actuellement de marqueur pour détecter les patientes qui évolueront vers une rémission. Or, des résultats préliminaires de l’équipe ont montré une diminution de méthylation (un processus métabolique vital qui a lieu en permanence dans les cellules) du facteur neurotrophique dérivé du cerveau, appelé BDNF, associée à une concentration élevée de BDNF chez les patientes anorexiques par rapport aux sujets contrôles ou en rémission. Le BDNF, est connu pour être impliqué dans le développement neuronal, les troubles de l’humeur ou encore la régulation de la prise alimentaire.

L’hypothèse de l’équipe est que le BDNF et des métabolites dans le sang, comme dans le cerveau, sont impliqués dans le phénotype de l’anorexie mentale et pronostiqueraient l’évolution des patientes vers la rémission. Ainsi, le projet a pour objectif de valider ces dosages métabolomiques chez l’homme et l’animal afin d’utiliser ces mesures comme biomarqueurs pour pronostiquer le devenir des patientes anorexiques vers la rémission et adapter leurs soins. Pour cela, à partir d’un modèle murin de l’anorexie mentale, l’équipe cherchera à confirmer dans le sang, et à valider dans le cerveau, des différences de concentrations de BDNF et de métabolites. Ces analyses seront réalisées à partir de prélèvements sanguins et cérébraux afin de confirmer que les observations faites dans le sang reflètent ce qui se passe dans le cerveau. En parallèle, les chercheurs compareront les niveaux de BDNF et de deux métabolites sélectionnés dans le sang de patientes anorexiques hospitalisées durant 4 mois en renutrition.

Ces travaux devraient permettre de caractériser des biomarqueurs potentiels pour développer de nouvelles stratégies thérapeutiques nécessaires à environ 70% des patientes anorexiques étant résistantes aux soins et traitements actuels.

 

L’équipe du Dr. Ramoz est spécialiste en biologie moléculaire en psychiatrie et possède une longue expertise de l’anorexie mentale en particulier. Elle collaborera avec l’équipe clinique du Pr. Gorwood, qui dirige le service de la Clinique des Maladies Mentales et de l’Encéphale à l’hôpital Sainte-Anne, et qui est chargée de coordonner le protocole clinique et l’inclusion des patients.

Témoignage de Nicolas Ramoz, porteur du projet :

« Les patients arrivent à l’hôpital dans un grave état de dénutrition. Il est déterminant pour comprendre la physiopathologie de l’anorexie mentale. Le financement de la FRC apporte les moyens nécessaires pour valider notre hypothèse à savoir que certaines molécules ont un niveau d’expression dans le cerveau, comparable au niveau d’expression dans le sang, et que ce niveau d’expression varie en fonction de l’état de nutrition.

Me donner des moyens pour étudier, à moi et à mes collègues, est une opportunité pour comprendre une infime partie de sa complexité [celle du cerveau]. Cependant, les connaissances et applications qui seront acquises, lorsqu’elles sont expliquées aux patients et familles, leur donnent plus d’espoir et de force pour vaincre la maladie. »

Nicolas Ramoz est chargé de recherche INSERM au sein de l’unité U1266 de l’Institut de Psychiatrie et Neurosciences de Paris. Au travers de sa recherche, il souhaite caractériser les facteurs de vulnérabilité dans les troubles psychiatriques notamment pour l’anorexie mentale. A terme, cela permettrait d’identifier des biomarqueurs de diagnostic et de pronostic de cette pathologie, de sa sévérité ou de son évolution vers une rémission. En 2021, il est l’auteur ou coauteur de plus de 100 publications scientifiques et 20 chapitres d’ouvrages.

Le centre de recherche

Ce projet est issu d’une équipe de l’Institut de Psychiatrie et Neurosciences de Paris.

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