Appel à Projets 2023 : « Les mécanismes biologiques communs aux maladies du cerveau»

Qu’elles se nomment Alzheimer, Parkinson, épilepsie, schizophrénie, sclérose en plaques ou encore dépression, toutes ces maladies ont un point commun central : l’organe touché et responsable est notre cerveau. Bien à tort, nous croyons que les maladies neurologiques et psychiatriques sont toutes différentes, alors que de nombreux points communs les unissent. Cet Appel à Projets vise ainsi à identifier et à caractériser les mécanismes biologiques communs aux maladies du cerveau.

 

Une nouvelle thématique trisannuelle

Après 4 années consécutives sur la thématique du cerveau dans son environnement, la Fédération pour la Recherche sur le Cerveau et ses associations membres ont décidé, en concertation, de lancer durant 3 années consécutives un nouveau programme de recherche sur la thématique : « Au croisement des maladies du cerveau ». Les pathologies neurologiques et psychiatriques sont bien trop souvent abordées par leurs différences, beaucoup plus rarement par leurs ressemblances. Pourtant, c’est bien toujours le même organe, notre cerveau, qui est touché. Aborder ces maladies de façon transversale, par leurs facteurs communs, mécanismes biologiques, symptômes ou encore approches thérapeutiques communes, constituera l’angle de recherche de ce nouveau programme.

Pour la première année, l’Appel à Projets 2023 concernera « Les mécanismes biologiques communs aux maladies du cerveau ».

 

Les mécanismes biologiques communs aux maladies du cerveau

Des dysfonctionnements ou des anomalies dans la structure de notre cerveau sont à l’origine des maladies neurologiques et psychiatriques, et de leurs symptômes. Certaines de ces anomalies peuvent être spécifiques à telle ou telle pathologie, mais un certain nombre de mécanismes biologiques sont communs. La compréhension de ces mécanismes pathologiques transversaux pourrait éclairer sur les comorbidités fréquemment observées et ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques pour les maladies du cerveau. Ces mécanismes peuvent par exemple être :

 

  • Les mécanismes pathologiques communs liés à des agressions extérieures de type pathogènes

De même pathogènes, tels que des virus, des bactéries, des parasites ou encore des champignons, peuvent être déclencheurs, ou peuvent participer à l’émergence, de plusieurs maladies neurologiques et/ou psychiatriques. Par exemple, une infection par le parasite Toxoplasma gondii, responsable de la toxoplasmose, semble être un facteur de risque de plusieurs maladies psychiatriques, à savoir la schizophrénie, les troubles bipolaires mais aussi les troubles obsessionnels compulsifs (TOC). En effet, des études ont montré que la toxoplasmose est presque trois fois plus fréquente chez les personnes atteintes de ces maladies mentales.

 

  • Les mécanismes pathologiques communs affectant l’intégrité cellulaire

Des mécanismes pathologiques identiques affectant l’intégrité cellulaire, comme l’inflammation, le stress oxydatif ou encore l’agrégation de protéines toxiques, peuvent être à l’origine de plusieurs maladies du cerveau. A titre d’exemple, plusieurs pathologies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson ou la maladie de Huntington, présentent une dégénérescence de neurones en partie due à des agrégats de protéines toxiques qui s’accumulent dans les neurones et entraîne leur mort. Par ailleurs, l’inflammation chronique dans le cerveau joue un rôle dans l’apparition de la sclérose en plaques mais serait aussi probablement liée à certains types de dépression.

 

  • Les mécanismes pathologiques d’ordre épigénétique ou génétique communs à plusieurs pathologies

De mêmes mécanismes épigénétiques (c’est-à-dire des modifications réversibles régulant l’activité des gènes sans modifier la séquence d’ADN) ou de mêmes mutations génétiques (des modifications cette fois-ci irréversibles de l’ADN) peuvent aussi être impliqués dans plusieurs maladies du cerveau. La sclérose latérale amyotrophique (SLA ou maladie de Charcot) et la dégénérescence fronto-temporale (DFT) sont des maladies neurodégénératives pouvant par exemple avoir une cause génétique commune, une mutation du gène C9orf72.

 

Mieux connaître les mécanismes pathologiques communs pour lutter contre les maladies du cerveau

Cet axe de recherche concernant les mécanismes biologiques communs à plusieurs pathologies du cerveau est particulièrement important car il est primordial de comprendre les causes et les facteurs pouvant intervenir dans la survenue de ces maladies pour pouvoir les prévenir, ralentir leur développement ou trouver des solutions thérapeutiques nouvelles pour espérer un jour guérir les patients. De plus, ce nouvel axe amène aussi à ne pas se focaliser sur chaque pathologie indépendamment, mais sur la compréhension de l’organe et de ses dysfonctionnements dans plusieurs conditions pathologiques, ce qui permettra sûrement d’apporter de nouvelles pistes de recherche.

 

 

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