Rôle du système immunitaire durant la grossesse dans la susceptibilité aux troubles psychiatriques

Porteur du projet :  Corentin LE MAGUERESSE – Institut du Fer à Moulin (Paris)

Titre du projet : Rôle de la microglie et du système du complément dans les altérations des neurones dopaminergiques en réponse à une activation immunitaire au cours de la gestation.

Montant :  53 000 €

 

« Je remercie sincèrement la FRC et ses donateurs de permettre, grâce à des appels d’offres réguliers, à des projets comme le nôtre d’essayer d’avancer dans la compréhension et le traitement des maladies du cerveau. Nous espérons que notre projet contribuera à déchiffrer les fondements neurobiologiques des maladies psychiatriques et à identifier à terme de nouvelles cibles thérapeutiques. » – Corentin Le Magueresse

 

En résumé

Des infections comme la grippe provoque une activation du système immunitaire. Lorsque celle-ci survient au cours de la grossesse, elle augmente le risque du nourrisson de développer des maladies du cerveau comme les troubles du spectre autistique, la schizophrénie, les troubles bipolaires et la microcéphalie. Cela pourrait venir d’un mécanisme altérant, chez la progéniture, des neurones impliqués dans la motivation et les processus cognitifs. Le projet du Dr Corentin Le Magueresse a pour but d’élucider comment l’inflammation d’origine maternelle modifie ces neurones chez le nourrisson et pourrait ainsi suggérer de nouvelles cibles thérapeutiques pour lutter contre les maladies du cerveau liée  à une inflammation prénatale.

 

 

Descriptif du projet

 

L’activation du système immunitaire au cours de la grossesse, y compris par le biais d’infections prénatales comme la grippe, est un facteur de risque commun à plusieurs maladies psychiatriques et neurologiques, dont les troubles du spectre autistique, la schizophrénie, les troubles bipolaires et la microcéphalie. Il a été montré chez des modèles expérimentaux que la progéniture dont la mère a reçu un agent mimant une infection pendant la gestation, présente des altérations des neurones sécrétant la dopamine, un neurotransmetteur impliqué dans plusieurs pathologies psychiatriques dont l’autisme et la schizophrénie. Les mécanismes responsables sont cependant inconnus.

 

L’objectif général du projet de Corentin Le Magueresse et son équipe est de comprendre comment l’inflammation prénatale modifie les neurones qui sécrètent la dopamine, neurotransmetteur impliqué en particulier dans la motivation et les processus cognitifs.

 

Des résultats préliminaires montrent que l’activation du système immunitaire de la mère gestante décroît, chez la progéniture, l’activité des neurones qui sécrètent la dopamine et réduit le nombre de connexions entre ces neurones. Les chercheurs ont également observé que certaines propriétés des cellules microgliales, les cellules immunitaires du cerveau, et du système du complément, un ensemble de molécules jouant un rôle clé dans la réponse immunitaire, changent suite à l’infection.

 

L’hypothèse centrale du projet est que l’élimination de synapses par la microglie et le système du complément, causent les changements sur le long terme des neurones qui sécrètent la dopamine.

 

Les chercheurs testeront cette hypothèse grâce à des techniques d’électrophysiologie, d’histologie et d’imagerie. Dans un premier temps, ils caractériseront les changements de propriétés des neurones dopaminergiques et des cellules microgliales adjacentes causés par une activation immunitaire maternelle. Ils étudieront ensuite si ces changements sont la cause des altérations des neurones. Enfin ils caractériseront le rôle du système du complément dans les effets de l’activation immunitaire maternelle sur les voies de la dopamine.

 

Le projet pourrait permettre de mieux comprendre comment l’inflammation prénatale modifie les circuits de la dopamine dans le cerveau, et pourrait suggérer de nouvelles cibles thérapeutiques.

 

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Ce projet sera mené grâce à l’expertise complémentaire de deux équipes : l’équipe du Dr. Le Magueresse, spécialisée dans le rôle des processus immunitaires pendant la maturation des circuits cérébraux et l’électrophysiologie ex vivo, et celle du Dr. Philippe Faure de l’ESPCI (Paris) qui possède une grande expérience de l’étude des voies dopaminergiques in vivo.

 

 

Photos : Inserm, Corentin Le Magueresse (Photo d’équipe)

 

 

 

LE CHERCHEUR

Corentin Le Magueresse est neurobiologiste à l’Institut du Fer à Moulin (Paris), où il co-dirige l’équipe « Sérotonine, microglie, plasticité et pathologie » avec Anne Roumier. Après un doctorat à l’Institut Pasteur et six années de recherches postdoctorales à l’Université de Heidelberg en Allemagne, il a rejoint l’INSERM en tant que chargé de recherche en 2013 pour étudier les bases neurobiologiques de maladies psychiatriques dont l’autisme et la schizophrénie, en utilisant des modèles expérimentaux. Les recherches actuelles de son équipe portent sur les liens entre système immunitaire, développement du cerveau et pathologies psychiatriques.

LE CENTRE DE RECHERCHE

Ce projet est issu d’une équipe de l’Institut du Fer à Moulin (Paris).

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