Appel à projets 2025 : « Les mécanismes fondamentaux sous-tendant des approches thérapeutiques communes aux maladies du cerveau »

Cet appel à projets, dans la lignée des deux précédents, aborde les points communs des pathologies du système nerveux sous l’angle des approches thérapeutiques communes, dans le but d’améliorer leur efficacité, réduire leurs effets secondaires et ouvrir vers de nouvelles thérapies pour lutter contre ces maladies.

 

Optimiser la recherche sur les maladies du cerveau

La Fédération pour la Recherche sur le Cerveau invite la communauté scientifique en neurosciences à entreprendre une recherche innovante portant, simultanément, sur plusieurs maladies du cerveau afin d’identifier et caractériser des similarités ou des liens entre elles. En effet, comprendre ces liens pourrait accélérer les progrès de la recherche et conduire à la découverte de thérapeutiques communes. Cette perspective permet également de combiner les connaissances sur les troubles neurologiques et les troubles psychiatriques afin de mieux appréhender les maladies qui touchent le cerveau et améliorer les stratégies thérapeutiques pour les patients.

Ainsi, la FRC lance son Appel à Projets 2025 dont la thématique est axée sur les mécanismes fondamentaux sous-tendant les approches thérapeutiques communes aux maladies du cerveau.

 

Les approches thérapeutiques communes aux maladies du cerveau

Les maladies neurologiques et psychiatriques, et leurs symptômes, trouvent leur origine dans certaines anomalies structurelles et/ou fonctionnelles. L’étude de ces dysfonctionnements vise à mettre au point des solutions thérapeutiques afin de traiter les patients. Si certaines approches thérapeutiques sont spécifiques à telle ou telle pathologie, nombre d’entre elles sont communes à plusieurs troubles étant donnés leurs mécanismes ou symptômes communs. Les approches thérapeutiques communes englobent :

• Les thérapies médicamenteuses ou non médicamenteuses (thérapies cognitives, physiques, alimentation ou encore stimulations cérébrales) utilisées ou explorées dans le cadre de plusieurs pathologies du cerveau. Par exemple, la stimulation cérébrale profonde, qui consiste à implanter des électrodes pour stimuler le cerveau, est identifiée comme efficace dans le traitement de troubles moteurs notamment dans la maladie de Parkinson, et est aussi proposée dans les troubles dépressifs résistants. Il existe également des médicaments, utilisés à l’origine dans une pathologie, qui sont réutilisés pour d’autres troubles cérébraux. Ainsi, les antiépileptiques par exemple sont à l’étude dans le traitement des troubles obsessionnels compulsifs.

 

• De mêmes cibles thérapeutiques, c’est-à-dire des molécules spécifiques ayant un rôle clé dans une maladie et avec lesquelles les traitements interagissent pour corriger le dysfonctionnement associé. Il peut s’agir entre autres de cibles liées à la neuroinflammation, aux défauts dans les synapses, aux défauts de neurotransmetteurs, aux mutations génétiques et épigénétiques. Par exemple, une molécule responsable de réguler les messages d’activation et d’inhibition dans le cerveau, la protéine GluD1, encore à l’étude, pourrait être une cible thérapeutique prometteuse pour rétablir les défauts de connexions nerveuses retrouvés notamment dans l’autisme, la schizophrénie ou encore l’épilepsie.

 

• Des modes d’action thérapeutiques utiles à plusieurs pathologies cérébrales, comme l’immunothérapie, la thérapie cellulaire, la thérapie génique entre autres. A titre d’exemple, l’immunothérapie qui consiste à utiliser le système immunitaire du patient pour s’attaquer aux protéines toxiques, pourrait être efficace dans les maladies neurodégénératives notamment la maladie d’Alzheimer, de Parkinson, la sclérose latérale amyotrophique et la maladie de Huntington qui présentent une accumulation de protéines anormales. Cette stratégie pourrait mobiliser les cellules immunitaires comme les microglies à s’attaquer à ces protéines.

 

Mieux comprendre les approches thérapeutiques communes pour lutter contre les maladies du cerveau

Il n’existe pas encore de traitements permettant de guérir d’une maladie du cerveau. Il est donc urgent de faire des découvertes prometteuses afin d’aboutir à des solutions thérapeutiques. La compréhension des mécanismes sous-tendant ces différentes approches thérapeutiques permettra d’envisager une amélioration de leur efficacité, l’identification de nouvelles cibles ou de nouvelles modalités d’applications, jusqu’au repositionnement d’agents thérapeutiques efficaces dans d’autres pathologies, pour espérer guérir les patients atteints de ces maladies dévastatrices.

 

Photos : Inserm, Pexels