Un tétraplégique parvient à bouger sa main grâce à une puce dans le cerveau
Un patient tétraplégique est parvenu à utiliser ses doigts et son poignet grâce à une puce implantée dans le cerveau, une première médicale qui permet de convertir la pensée en action.
Cette première médicale, publiée dans le magasin scientifique « Nature », a été réalisée grâce aux recherches d’une équipe de scientifiques américains, dont le Dr. Chad Bouton du Feinstein Institute pour la recherche médicale aux États-Unis, coauteur de l’étude.
Six ans après un accident de natation qui lui a endommagé la moelle épinière et l’a laissé totalement paralysé, un Américain peut aujourd’hui utiliser sa main pour remuer son café ou saisir un objet. Cette prouesse médicale a été rendue possible grâce à l’implantation d’une puce électronique dans son cerveau, ce qui a permis de rétablir la communication entre sa pensée et ses muscles.
En avril 2014, des médecins lui ont greffé une puce électronique dans le cortex moteur du cerveau, un système appelé « NeuroLife ». Cette puce transmet ses pensées à un ordinateur qui les décode et envoie les ordres du cerveau à une série de bracelets qui stimulent électriquement les muscles du bras.
Deux mois après l’implantation de la puce, le patient était déjà en mesure d’ouvrir et de fermer sa main simplement en pensant aux mouvements. Mais quinze mois de rééducation, au rythme de trois séances hebdomadaires, ont été nécessaires pour que le patient parvienne à maitriser des mouvements plus complexes comme saisir une bouteille et verser son contenu dans un bocal. Il parvient maintenant à tenir un téléphone à son oreille, à remuer son café, à ramasser une cuillère au sol…
Les scientifiques travaillent depuis plus de 25 ans sur la conversion de la pensée en action grâce à des logiciels : ils ont montré que l’on pouvait écrire sur un écran ou encore bouger un robot en forme de bras articulé pour boire son café comme l’a fait en 2012 une femme devenue tétraplégique après un accident vasculaire cérébral. « Nous avons cherché à déchiffrer les signaux dans le cerveau qui sont spécifiquement associés aux mouvements de la main », explique le Dr. Chad Bouton. « Les zones du cerveau responsables du mouvement sont intacts, mais les signaux arrivent à une moelle épinière blessée. Ils y sont complètement bloqués et ne peuvent pas se rendre jusqu’aux muscles. »
Les chercheurs envisagent désormais un système sans fils pour que le patient ne soit plus encombré par les câbles qui, jusqu’à présent, relient les bracelets de son bras à l’ordinateur et à la puce implantée dans son cerveau.
Découvrir le reportage réalisé par le magazine Nature (en anglais) :
Ian Burkhart, un américain de 24 ans, est tétraplégique depuis six ans à la suite d’un accident de natation qui lui a endommagé la moelle épinière.
Ses pensées sont transmises à un ordinateur qui les décode avant d’être transférées à une série de bracelets sur ses bras.
© Handout / AFP NATURE PUBLISHING GROUP / AFP
Tétraplégique depuis six ans, Ian Burkhart retrouve une motricité pour effectuer des gestes simples, mais essentiels à son autonomie.
© Handout / AFP NATURE PUBLISHING GROUP / AFP