Sommeil et formation de la mémoire : impacts sur les maladies neurodégénératives

Chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer, le sommeil paradoxal est très souvent perturbé. Des chercheurs des Universités McGill et de Berne ont voulu comprendre pourquoi et comment l’activité neuronale au cours du sommeil paradoxal est liée à la consolidation de la mémoire. Pour cela, ils ont utilisé une technique optique associée à la génétique pour déterminer avec précisions les neurones impliqués et en contrôler l’activité à l’aide d’un faisceau lumineux.

Cette étude expérimentale concerne en particulier la mémoire spatiale. Elle consiste à entrainer des modèles murins à reconnaitre un nouvel objet parmi deux autres objets de forme et de volume similaires préalablement placés dans leur environnement. Les sujets vont donc passer plus de temps à repérer ce nouvel objet, tâche mettant en jeu la mémoire et l’apprentissage. C’est avec le faisceau optique que les chercheurs vont inhiber les neurones associés à la mémoire lors du sommeil paradoxal chez ces modèles expérimentaux. Après une nuit de sommeil, ils deviennent alors incapables de refaire l’exercice de reconnaissance de l’objet, contrairement au groupe témoin.

Ces résultats montrent que lorsque le sommeil paradoxal est perturbé, la mémoire spatiale l’est aussi. D’où la conclusion que l’activité neuronale associée à la mémoire paradoxale est indispensable à la consolidation de la mémoire normale. Cela explique certainement les troubles du sommeil observés chez les patients atteints de maladies neurodégénératives telles qu’Alzheimer ou Parkinson.

 

Rédaction : Nathalie SELLIER, spécialiste veille scientifique

Publication : FRC

Source : « Causal evidence for the role of REM sleep theta rhythm in contextual memory consolidation » Richard Boyce et al., Science (13 may 2016)

L’optogénétique est un récent domaine de recherche et d’application, apparu au milieu des années 2000, alliant l’optique à la génétique. Elle consiste à insérer un gène dans des neurones pour les rendre sensibles à la lumière. L’objectif est d’activer ou d’inhiber certaines fonctions des cellules lorsque celles-ci sont éclairées.

© Inserm/Delapierre, Patrick

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