Journée Mondiale de la sclérose en plaques (SEP) : où en est la recherche sur cette maladie ?
La sclérose en plaques (SEP) est définie comme une maladie neurologique chronique, souvent invalidante, qui touche le système nerveux central (cerveau et moelle épinière). À travers le monde, plus de 2 300 000 de sujets en sont atteints, et plus de 100 000 en France.
Où en est la recherche sur cette pathologie ?
Cette maladie est due à la destruction de la gaine de myéline, qui entoure les axones de nombreux neurones dans le cerveau et la moelle épinière. Cette gaine non seulement protège les axones mais permet la conduction rapide de l’influx nerveux par ceux-ci. La perte de myéline entraîne par conséquent un dysfonctionnement majeur de l’activité neuronale, à l’origine de multiples symptômes moteurs, sensoriels, cognitifs. La destruction de la myéline résulte d’un processus inflammatoire d’origine auto-immune. C’est le système immunitaire du patient qui se retourne contre son propre organisme.
La SEP a une origine multifactorielle, impliquant à la fois des facteurs environnementaux et une susceptibilité génétique. Parmi les facteurs environnementaux, a été invoquée une carence en vitamine D ou une infection par un virus qui aurait induit une réponse immunitaire anormale, dirigée contre la myéline propre au sujet infecté. Au plan génétique, des mutations affectant différents gènes pourraient rendre compte des différentes formes de la maladie. 10 à 15% des patients présentent une forme familiale de la maladie, mais ce n’est pas pour autant une maladie héréditaire.
Les traitements de fond de la SEP ciblent la réaction inflammatoire à l’origine de la destruction de la gaine de myéline. De fait, les anti-inflammatoires permettent de ralentir la progression de la maladie. Ils peuvent être accompagnés d’autres traitements ciblant divers symptômes pour améliorer la qualité de vie du patient (par exemple le Sativex, contenant des molécules actives du cannabis, pour réduire les crampes et les douleurs musculaires). Des traitements anti-inflammatoires « ponctuels » peuvent aussi être administrés lors d’une poussée (corticoïdes par exemple).
Il n’existe pas encore de traitement curatif de la maladie, mais des pistes sont étudiées : la diminution du passage des cellules du système immunitaire (certains lymphocytes “agressifs”) de la circulation sanguine vers le cerveau, l’amélioration des capacités de remyélinisation pour reconstituer la gaine de myéline autour des axones, la limitation de la perte axonale. Des travaux récents (publiés en janvier 2018) ouvrent de nouvelles pistes portant sur l’implication du microbiote dans l’évolution de la maladie.
La Fondation ARSEP
Créée en 1969, sa mission est de contribuer à la prévention et au traitement de la Sclérose en Plaques (SEP), par la recherche, l’enseignement et l’information auprès du public. Elle est une des principales associations à l’origine de la création de la FRC.
► Accéder au site de la Fondation
À l’occasion de la Journée Mondiale de la Sclérose en Plaques le 30 mai, la Fondation ARSEP réitère la 6ème campagne de sensibilisation et de collecte « Maman je t’aime un peu beaucoup… solidairement ! ». Des tirelires seront disposés chez des commerçants dans toute la France afin de récolter des fonds pour la recherche.
Quelques projets co-financés
Tous les ans, une subvention est attribuée à une équipe de recherche afin de financer leurs travaux liés à cette pathologie, en co-financement avec la Fondation ARSEP. Ces projets sont sélectionnés par le Conseil Scientifique de la Fondation ARSEP.
« Sclérose en plaques : Comprendre les mécanismes de remyélinisation », 30 000 € attribués par la FRC en 2017 à l’équipe de Carlos Parras (ICM, Paris) pour cofinancer ce projet
« Sclérose en plaques : un nouveau régulateur de la réponse inflammatoire identifié », 30 000 € attribués par la FRC en 2016 à l’équipe du Dr Angela Giangrande (Institut de Génétique et de Biologie Moléculaire et Cellulaire, Université de Strasbourg) pour cofinancer ce projet
« Identification de biomarqueurs de la réponse inflammatoire spécifiques de la sclérose en plaques », 30 000 € attribués par la FRC à l’équipe du Dr David-Axel Laplaud, (Inserm U1064, Université de Nantes) pour cofinancer ce projet
► Voir tous les projets financés sur la sclérose en plaques
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Sclérose en plaques, les cellules en rouge sont en train de disparaître (mort cellulaire).
Inserm / Rieger, F.
Actualités de la recherche
Sclérose en plaques : comment les cellules immunitaires atteignent-elles les neurones pour causer la maladie ?
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