Réduction de l’espérance de vie chez les personnes atteintes de troubles psychiques : quelles en sont les raisons ?

 

Réduction de l’espérance de vie chez les personnes atteintes de troubles psychiques : quelles en sont les raisons ?

Porteur de projet : Coldefy MagaliInstitut de recherche et documentation en économie de la santé (GIP-IRDES)

Titre du projet : « COmorbidités et parcours de soins somatiques des personnes suivies pour un trouble psychique (COLCHIQUE) »

Subvention attribuée par la FRC en 2018 : 30 000 €

Projet sélectionné par le Conseil scientifique de l’UNAFAM

 

Une diminution de l’espérance de vie en cas de troubles psychiatriques

Des études scientifiques ont montré que l’espérance de vie est fortement réduite chez les personnes touchées par des troubles psychiques. Ces données sont préoccupantes et interpellent étant donné que les pathologies psychiatriques n’entrainent pas de conséquences directes sur les organes de façon létale. Par ailleurs, l’augmentation du risque de décès des personnes souffrant de troubles psychiques n’est que très partiellement expliquée par un risque plus élevé de suicide. D’autres éléments sont donc en cause dans cette diminution de l’espérance de vie.

 

Quelles en sont les raisons ?

Des hypothèses ont été avancées concernant les facteurs qui pourraient expliquer cet écart considérable d’espérance de vie et de risque de mortalité. Parmi eux, on retrouve notamment des facteurs comportementaux qui sont souvent combinés (conduites addictives dont consommation de tabac, sédentarité, manque d’activité physique, régime alimentaire déséquilibré, etc.) mais aussi des conditions de vie défavorables. Celles-ci semblent liées à une situation socio-économique généralement moins bonne chez les individus souffrant de troubles psychiques.

D’autres pistes de recherche récentes évoquent des facteurs de risque biologiques communs entre maladies physiologiques et psychiatriques telle que des perturbations de système inflammatoire.

Enfin, le recours et l’accès aux soins sont réduits chez les personnes touchées par des troubles psychiques (repli sur soi, isolement social, difficultés inerrantes au milieu médical…). C’est cet aspect qui intéresse le Dr Magalie Coldefy. En effet, à ce jour peu d’études se sont penchées sur l’analyse des difficultés du système de santé à répondre de manière adaptée aux personnes vivant avec des troubles psychiques concernant leurs autres besoins en santé.

 

Le projet soutenu par la FRC et l’UNAFAM

L’équipe de Magali Coldefy a pour objectif de mener des travaux complémentaires afin de tenter d’apporter des éléments explicatifs à ces constats.

Son projet consiste à analyser des données nationales de santé et étudier les parcours de soins des personnes suivies pour des troubles psychiques sévères (en se centrant prioritairement sur les troubles schizophréniques et bipolaires). Ce projet représente une première étape en vue d’émettre des recommandations pour mieux répondre aux besoins de soins des personnes vivant avec des troubles psychiques.

Le projet sera coordonné par le Dr Magali Coldefy, qui a l’expérience des données de santé qui seront mobilisées dans le cadre du projet ainsi qu’une très bonne connaissance de l’organisation du système de santé en France. Elle est par ailleurs à l’origine des premières données françaises sur la mortalité des personnes souffrant de troubles psychiques via une identification de la prévalence de ces troubles au cours de la vie des individus par des données sur leur consommation de soins. Au sein de ce projet, Magali Coldefy et ses collègues travailleront avec des psychiatres, des membres de l’Assurance Maladie et des usagers des services de santé mentale, personnes directement concernées et proches.

Magali Coldefy

Magali Coldefy est Maître de recherche à l’Institut de recherche, d’étude de documentation en économie de la santé et Chercheure associée au Centre d’études et de recherche sur les services de santé et la qualité de vie, Université Aix-Marseille.

Créée en 1963, l’Unafam est présente dans toute la France, à travers 100 délégations départementales et 300 sites d’accueil de proximité. Elle regroupe plus de 15 000 familles. Elle a rejoint la FRC en 2012 en tant qu’association membre.

 

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