Les effets de l’alimentation sur la mémoire
Porteur du projet : Guillaume FERREIRA – Neurocampus-NutriNeuro (Bordeaux)
Titre du projet : Déficits de mémoire induits par une alimentation grasse et sucrée dans la période juvénile : rôle des rythmes circadiens
Le projet est soutenu par la Fondation Carrefour et l’expertise scientifique assurée par le Conseil Scientifique de la FRC.
Montant : 80 000€
Description du projet
L’obésité est un véritable fléau pour notre société actuelle. En plus d’être un facteur de risque de maladies métaboliques et cardiovasculaires, le surpoids et l’obésité affectent également les fonctions cérébrales. En effet, des données cliniques ont révélé que le surpoids et l’obésité sont associés à un risque élevé de dysfonctionnements cognitifs, évoluant fréquemment vers des troubles neuropsychiatriques.
Le nombre d’enfants et adolescents touchés par une obésité induite par l’alimentation augmente à un rythme alarmant. Il est estimé qu’en France environ 17% des moins de 18 ans sont en surpoids. Ce nombre est particulièrement inquiétant car des données récentes indiquent que les enfants et adolescents obèses présentent des troubles de la mémoire, ce qui peut avoir un impact sur leur capacité d’apprentissage et ainsi perturber les performances scolaires.
Par ailleurs, des données scientifiques suggèrent que l’heure de la prise de repas est également un élément important pour la santé. Or, dans la société actuelle, les modes de vie sont de plus en plus en décalage avec les rythmes circadiens (c’est-à-dire les rythmes biologiques au cours des 24h d’une journée). Le mode d’alimentation actuel ne suit pas ces rythmes biologiques, ce qui peut expliquer en partie l’épidémie d’obésité. Ce rythme alimentaire décalé avec la physiologie du corps humain a des conséquences négatives sur certaines fonctions du cerveau telles que le sommeil et les fonctions cognitives.
Bien que les effets du rythme alimentaire soient bien connus concernant le foie et l’accumulation de graisses, l’impact sur la mémoire et la plasticité cérébrale n’a pas été étudié. Étant donné les préoccupations croissantes au sujet des conséquences de l’obésité sur les fonctions cognitives, cette question est cruciale et d’actualité.
Ainsi, l’équipe du Docteur Guillaume Ferreira propose d’étudier les effets sur la mémoire de différents régimes alimentaires (équilibrée ou riche en graisses et sucres) respectant ou non les rythmes biologiques.
Pour cela, des analyses seront effectuées sur un modèle murin en comparant les effets d’une alimentation équilibrée à une alimentation obésogène, ainsi qu’en comparant ceux d’une alimentation adaptée aux rythme circadiens par rapport à une alimentation décalée. Les chercheurs analyseront ainsi :
- Les effets d’un déséquilibre du rythme alimentaire sur la mémoire et la plasticité neuronale
- La possibilité de rétablir la mémoire et la plasticité neuronale en synchronisant les repas avec les rythmes biologiques.
Ces travaux devraient fournir des preuves de concept pour de potentielles nouvelles approches thérapeutiques utilisant la chrono-nutrition pour traiter les troubles de la mémoire induits par l’obésité.
En conclusion, ce projet permettra de mieux comprendre les problèmes de mémoire chez l’enfant obèse, et ouvrira de nouvelles pistes thérapeutiques pour les traiter.
Centre de recherche
Le Neurocampus de Bordeaux est un centre d’excellence en Neurosciences. Il constitue un lieu fort de la recherche sur le cerveau en regroupant plus de 600 chercheurs spécialisés répartis entre 46 équipes de recherche. Ce centre a pour objectif de mener une recherche multidisciplinaire pour affronter les maladies neurologiques. Son fonctionnement permet l’interaction entre le domaine de la recherche clinique et fondamentale.
Guillaume Ferreira est Directeur de Recherche INRA et co-dirige l’équipe Nutrition, Mémoire et Glucocorticoïdes au sein de l’Unité Nutrition et Neurobiologie intégrée (NutriNeuro) de Bordeaux. Ses travaux portent sur les effets de la nutrition obésogène lors de périodes précoces du développement (enfance, adolescence) sur la plasticité cérébrale et la mémoire. Jusqu’ici, il a encadré de nombreux étudiants et post-doctorants (>20 Master, 6 doctorants, 6 post-doc), a publié environ 80 articles dans des revues internationales et été invité à une cinquantaine de conférences nationales et internationales.
Soutenez les chercheurs !
Pour que la recherche sur le cerveau progresse, vos dons sont indispensables.