Impact de la reconnaissance du microbiote sur le comportement de la souris
Porteur de projet: Grégoire CHEVALIER – Institut Pasteur – Paris
Subvention attribuée par la FRC en 2014 : 50 000 €
Description du projet
Le lien entre santé et microbiote intestinal a été mis en évidence au cours des dernières années, en particulier en ce qui concerne l’influence du microbiote sur le système immunitaire. Des données récentes décrivent également des interactions fonctionnelles entre microbiote intestinal et cerveau.
Grégoire Chevalier et son équipe proposent de développer un projet sur la reconnaissance du microbiote en concentrant notre attention sur les récepteurs Nod1 et Nod2. Ces récepteurs reconnaissent des fragments de peptidoglycanes (PG), qui sont des composants majeurs de la paroi bactérienne. Il manque donc aux souris déficientes pour ces récepteurs un constituant essentiel de l’interaction microbiote-hôte, permettant d’étudier l’effet d’une reconnaissance altérée du microbiote sur l’hôte.
Leurs résultats préliminaires montrent des troubles du comportement chez les souris déficientes pour Nod. Ainsi l’équipe du Dr Chevalier va évaluer les phénotypes comportementaux associés à la détection des PG en utilisant des souris déficientes pour Nod ou perfusées avec du PG. Ils utiliseront pour cela un large éventail de tests comportementaux évaluant les fonctions émotionnelles et cognitives. De plus, ils ont détecté l’expression de récepteurs Nod dans certaines régions spécifiques du cerveau et ont donc émis l’hypothèse que les PG circulant pourraient être directement reconnus dans le cerveau.
Un deuxième objectif de ce projet est de déterminer l’effet direct du PG sur l’activité cérébrale, en utilisant l’électrophysiologie in vivo et in vitro. Compte tenu des données récentes sur les altérations comportementales et neurochimiques des souris axéniques, ainsi que les résultats préliminaires, l’équipe pense que les PG issus du microbiote intestinal pourraient jouer un rôle crucial dans l’interaction microbiote-cerveau.
Ce projet pourrait aboutir à une nouvelle conception des troubles psychosomatiques et permettre la génération de nouvelles thérapies basées sur l’identification des mécanismes d’interactions microbiote-hôte.
Le centre de recherche
Gregoire Chevalier
Après un diplôme d’ingénieur agronome, Grégoire Chevalier a poursuivi une thèse à la frontière entre neurosciences et immunologie, en s’intéressant aux dommages subis par les neurones lors de neuroinflammation, comme c’est le cas lors de la sclérose en plaques. Grégoire Chevalier a ensuite rejoint l’Institut Pasteur où il poursuit ses recherches à l’interface de différents domaines : immunologie, neurosciences et microbiologie. Ses travaux se focalisent sur l’impact systémique du microbiote intestinal sur l’hôte et en particulier, comment les bactéries intestinales peuvent influencer l’activité du cerveau et le comportement de l’hôte.