Neuroinflammation, dépression et adolescence : approche translationnelle de la substance blanche
Le porteur de projet: Jean-Luc MARTINOT – Maison de Solenn – Hôpital Cochin – Paris
Subvention attribuée par la FRC en 2015 : 50 000 € (financé par la Fondation LCL)
Description du projet
L’adolescence est à la fois une période de vulnérabilité pour le début des troubles de l’humeur, et une étape importante pour la maturation des groupes de neurones de la substance blanche (la partie interne du cerveau). Un aspect novateur de ce projet est qu’il se concentre sur la pathologie de l’adolescent.
La neuroinflammation, réaction de défense immunitaire qui s’attaque spécifiquement au système nerveux central, apporte une nouvelle perspective pour la recherche sur le syndrome dépressif et le trouble dépressif majeur.
L’hypothèse de travail est que les processus immunitaires locaux peuvent être liés à une altération de la connectivité de la substance blanche et donc au trouble dépressif. Des processus neuroinflammatoires inadaptés auraient des effets délétères sur la structure et l’organisation des gaines de myéline, altérant ainsi la fiabilité des communications réciproques entre les régions préfontales et limbiques et les autres régions du cerveau impliquées dans le syndrome dépressif.
Ce projet est centré sur la recherche d’interactions entre les voies de la neuroinflammation, et la myélinisation liée au développement de la substance blanche pendant l’adolescence à un stade précoce du trouble dépressif.
Les résultats attendus devraient éclairer le rôle de la neuroinflammation dans le trouble dépressif.
Il est maintenant bien établi que l’apparition précoce des symptômes dépressifs influence le pronostic et la gravité de la maladie, cependant peu d’études se concentrent sur cette période sensible et critique. La force de l’approche proposée dans ce projet repose sur l’utilisation de nouveaux modèles développementaux de symptômes dépressifs et sur une base de données multidisciplinaires sur des adolescents européens.
Le centre de recherche
Le Pr Marie Rose Moro, chef de service de la Maison de Solenn, présente cette Maison des Adolescents rattachée à l’Hôpital Cochin: “Accueillir les adolescents et leurs familles, évaluer leurs besoins, leur proposer des soins psychiques et somatiques dans notre service ou les orienter, utiliser toutes les manières de s’exprimer et de créer, travailler de manière pluridisciplinaire, faire de l’enseignement et de la recherche dans le champ de l’adolescence et de ses souffrances, telles sont les missions de notre maison des adolescents, la Maison de Solenn.”
Les équipes de recherche
Ce projet rassemble des psychiatres et des équipes de recherche ayant une expertise complémentaire, et dont les collaborations sont bien établies.
– L’équipe 1, basée à la Maison de Solenn (Maison des adolescents de l’Hôpital Cochin) est parmi les meilleures dans le domaine de la neuroimagerie chez les jeunes souffrant de troubles psychiatriques ;
– L’équipe 2, basée à l’Université Pierre et Marie Curie à Paris, possède une expérience importante des modèles animaux translationnels pour la validation de nouvelles cibles en psychiatrie ;
– l’équipe 3, basée à l’Université Paris Descartes, a une excellente expérience des techniques d’investigation neurobiologiques de la myéline, de la neuroinflammation et de la neuroprotection. Cette synergie permet des investigations complémentaires chez les humains et les souris, et un fort potentiel de translation entre les équipes.
Jean Luc Martinot
Après une formation médicale et spécialisation au cours de l’Internat des Hôpitaux de Paris et d’un Clinicat dans des services de psychiatrie hospitalo-universitaires (Salpétrière, Sainte Anne, Bicêtre, Creteil, Cité Universitaire), Jean-Luc Martinot s’est ensuite formé à la Recherche en imagerie du cerveau par tomographie à positons (PET scanner) et par Résonance Magnétique (IRM) au Commissariat à l’Energie Atomique où il a créé une équipe de recherche.
Directeur de l‘unité de recherche 1000 de l’INSERM « Neuroimagerie et Psychiatrie », associée aux universités Paris Saclay et Paris Descartes (Orsay – Paris), il a réalisé des recherches pionnières en France et en Europe sur l’imagerie cérébrale des maladies mentales.
Maison de Solenn – Hôpital Cochin de Paris
Projet financé grâce à la fondation LCL
« Nous sommes heureux d’avoir confié 50 000 € au conseil scientifique de la FRC en 2015, qui les a attribués au projet du Pr Jean-Luc Martinot » Hélène Doury, déléguée générale de la fondation LCL.