6 nouveaux équipements financés grâce à l’opération Rotary-Espoir en tête pour équiper les centres de recherche français
Comme chaque année depuis 2005, des contremarques de l’avant-première d’un film sont vendues aux rotariens qui se mobilisent au profit de la recherche. Les fonds récoltés servent uniquement à financer de gros équipements de recherche, de la technologie de pointe indispensable aux chercheurs pour étudier le cerveau et mieux comprendre ses dysfonctionnements. Chaque dossier retenu, qui donnera lieu à un financement, est sélectionné par le Conseil Scientifique de la FRC après une étude très rigoureuse.
Cette année, ce sont six projets qui vont être financés dans le cadre de l’Appel à Projets Exceptionnel “Rotary-Espoir en Tête” 2024. Ces équipements de pointe vont ainsi pouvoir être acquis par plusieurs équipes de recherche dans toute la France.
- Des microscopes miniaturisés ou miniscopes pour mieux comprendre les circuits neuronaux impliqués dans les troubles psychiatriques, au Neurocentre Magendie (Bordeaux), pour un montant de 188 640 €.
L’utilisation des miniscopes en imagerie fonctionnelle révolutionne le domaine des neurosciences car elle permet de détecter et d’enregistrer simultanément l’activité de centaines de neurones, sur plusieurs semaines, au sein d’un organisme vivant en mouvement. L’acquisition de ces miniscopes permettra aux 11 équipes du Neurocentre Magendie dont celle du Dr. Anna Beyeler d’étudier la fonction et les caractéristiques de populations spécifiques de neurones, de tester l’influence de certaines cellules sur l’activité neuronale afin de mieux comprendre la physiopathologie de troubles psychiques comme l’anxiété, le syndrome de stress post-traumatique, les addictions, les troubles du spectre autistique ou encore des troubles de la mémoire liés au vieillissement.
- Un système d’enregistrement intracrânien pour étudier l’architecture fonctionnelle du cortex humain, à l’Hôpital Fondation Adolphe de Rothschild (Paris), pour un montant de 91 388 €.
Depuis peu, il est devenu possible d’étudier individuellement les 6 couches du cortex humain en enregistrant simultanément l’activité de plus d’un millier de neurones individuels, transformant les possibilités de compréhension des réseaux neuronaux. Actuellement, ces enregistrements sont disponibles chez l’homme dans uniquement deux universités américaines. L’installation d’un système d’enregistrement intracrânien électrophysiologique Neuropixel au sein de l’Hopital Fondation Adolphe de Rothschild permettra d’apporter cette technologie en Europe. Cet équipement bénéficiera à cinq équipes de recherche parisiennes dont celle du Dr. Pierre Bourdillon qui mèneront des projets dans le but de mieux comprendre les processus conduisant à l’épilepsie, les bases neurales du langage et de la syntaxe ou encore l’accès à la conscience.
- Une échelle Erasmus pour évaluer la fonction motrice physiologique ou pathologique, à l’Institut des Neurosciences Paris-Saclay pour un montant de 80 000 €.
La plupart des affections du système nerveux sont associées à des troubles du mouvement, allant de l’incapacité à se déplacer à des altérations subtiles de la posture, de l’équilibre ou de la coordination. L’installation d’un « Erasmus Ladder » (échelle Erasmus) au sein de la plateforme comportementale PSI-CO de Neuro-Psi permettra de fournir à un consortium de six équipes de l’institut dont celle du Dr Julien Bouvier et trois équipes externes, la possibilité d’évaluer des aspects détaillés et multiples du contrôle moteur. Cet équipement de pointe permettra ainsi d’étudier les dysfonctionnements moteurs, qu’ils résultent de lésions ou de maladies neurodéveloppementales telles que la déficience intellectuelle, les troubles du spectre autistique ou la schizophrénie.
- Un microscope confocale dernière génération pour accéder aux détails anatomiques des cellules, à l’Institut des Neurosciences de Montpellier, pour un montant de 180 000 €.
Afin de comprendre le rôle des différents types cellulaires et des structures subcellulaires dans le fonctionnement du système nerveux, l’accès à la morphologie fine de ces cellules et à leurs interactions anatomiques est crucial. Un microscope confocal dernière génération muni d’objectifs particuliers sera installé au niveau de la plateforme Montpellier Ressources Imagerie. Cet équipement permettra à l’ensemble des équipes de l’Institut des Neurosciences de Montpellier dont celle du Dr. Karine Loulier, d’imager des zones d’intérêt en profondeur et/ou en volume avec une haute résolution et accéder aux morphologies et aux interactions anatomiques des cellules neurales pour mieux comprendre le développement et les déficits du système nerveux central et sensori-moteur.
- Un trieur de cellules nouvelle génération pour isoler et caractériser des cellules neurales spécifiques, à l’Institut de Biologie du Développement de Marseille, pour un montant de 200 000 €.
Les nouvelles technologies permettent de décrire les caractéristiques moléculaires d’un tissu avec une résolution cellulaire, particulièrement adaptées à l’étude du cerveau en raison de la grande diversité des types de cellules qui le composent. Néanmoins, cela requiert de pouvoir isoler les populations cellulaires d’intérêt en vue de leur analyse. L’installation d’un trieur de cellules nouvelle génération permettra aux équipes de l’Institut de Biologie du Développement de Marseille dont celle du Dr Cédric Maurange de purifier des cellules d’intérêt dans les meilleures conditions possibles afin d’obtenir des données d’une qualité inégalée. Cela leur permettra d’étudier le développement du cerveau et les pathologies associées, telles que les cancers pédiatriques ou adultes ainsi que les troubles du spectre autistique.
- Un microscopie bi-photon amélioré pour un enregistrement ultra-rapide de l’activité des neurones, à de l’Institut de Biologie de l’ENS (Paris), pour un montant de 105 369 €.
Comprendre comment les réseaux cérébraux sont assemblés au cours du développement, sont remodelés par l’apprentissage à l’âge adulte et sont spécialisés au cours de l’évolution humaine fait l’objet de travaux de plusieurs équipes de l’IBENS. L’utilisation de l’AOD-scope, un microscope biphoton amélioré, installé au sein de la plateforme d’imagerie de cet institut, couplée à de l’optopharmacologie, permettra d’aborder ces questions en mesurant et contrôlant l’activité des neurones in vivo avec de la lumière. Plusieurs équipes externes et internes à l’IBENS dont celle du Dr Pierre Paoletti bénéficieront de cet équipement révolutionnaire pour étudier l’activité neuronale au cours du développement du système nerveux et de l’apprentissage de tâches comportementales, avec une résolution temporelle et spatiale inégalée.
Photo : Inserm
EN BREF, EN 2024
- 6 gros équipements de recherche pourront être financés
- Chacun servira à plusieurs équipes de recherche
- Certains matériels sont très rares en France et dans le monde
- Ils permettront d’approfondir les connaissances sur le cerveau et sur de nombreuses pathologies (sclérose en plaques, maladie de Parkinson, épilepsie, maladie d’Huntington, troubles du spectre autistique, cancer du cerveau, amyotrophie spinale …)
L’OPÉRATION ROTARY-ESPOIR EN TÊTE EN CHIFFRES
- 18 années d’existence
- 95 projets financés, exclusivement du matériel de haute technologie
- Une 50aine de centres de recherche équipés dans toute la France
- Des milliers de rotariens mobilisés chaque année