Une caméra au service du traitement de la sclérose en plaques
Un appareil répandu dans les salons du monde entier, la Kinect, pourrait être un moyen abordable et efficace d’évaluer les difficultés qu’éprouvent les personnes atteintes de sclérose en plaques à marcher.
Un capteur de mouvement pour faciliter le diagnostic
Une équipe de l’Université McGill à Montréal a testé si la Kinect (capteur de mouvement utilisé dans certains jeux vidéo) pouvait détecter les différences de démarche entre des personnes atteintes de sclérose en plaques et des sujets en santé.
Dans la pratique clinique actuelle, un médecin évalue la démarche de personnes atteintes de sclérose en plaques. Toutefois, deux cliniciens peuvent évaluer le même patient de façon différente. Le recours à une caméra et à des algorithmes informatiques qui quantifient les profils de démarche des patients peut diminuer le potentiel d’erreur humaine. En s’appuyant sur des données, l’équipe a mis au point des algorithmes qui quantifient les caractéristiques de démarche des personnes malades et des sujets en santé. Les chercheurs ont constaté que les caractéristiques mesurées avec la caméra Kinect et analysées avec les algorithmes mis au point étaient reproductibles.
Les chercheurs ont capté au moyen de la Kinect le mouvement de 10 personnes atteintes de sclérose en plaques et de 10 personnes en santé de mêmes âges et de mêmes sexes. Les anomalies de la démarche des personnes atteintes de sclérose en plaques avaient auparavant été évaluées à l’aide de la méthode clinique classique.
La sclérose en plaques, et au-delà
« Cet outil pourrait aider le clinicien à diagnostiquer plus précisément la pathologie de la démarche, et pourrait aussi servir à voir si la médication prescrite est efficace ou non pour la démarche d’un patient. Le cadre de référence que nous avons mis au point pourrait sans doute être utile pour d’autres maladies engendrant des anomalies de la démarche, par exemple la maladie de Parkinson. » explique Farnood Gholami, responsable de ce projet.
L’appareil pourrait aider à évaluer les effets thérapeutiques de certaines interventions, telles que la réadaptation ou la médication, ainsi qu’à documenter la progression de la sclérose en plaques à la lumière de la détérioration de la démarche. Il pourrait aussi se révéler utile comme une mesure dans les essais cliniques.
L’équipe de recherche placée sous la supervision de Jozsef Kövecses du Département de génie mécanique et du Centre de recherche sur les machines intelligentes a travaillé en collaboration avec le Dr Daria Trojan, physiatre au Département de neurologie et neurochirurgie de l’Institut et Hôpital neurologiques de Montréal.
Publication : FRC
Source : mcgill.ca
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