Le cerveau et son environnement : le sommeil

Le sommeil est une fonction vitale, entre autres car il est primordial pour un bon fonctionnement du cerveau. C’est un état du cerveau très important pour les fonctions cognitives, et notamment pour la mémoire. La qualité du sommeil a donc un impact majeur sur le fonctionnement et les capacités du cerveau. C’est également un élément essentiel pour la récupération.

Une mauvaise qualité de sommeil peut être un facteur de risque pour la santé du cerveau et pourrait induire voire indiquer l’apparition de maladies du cerveau.

Depuis le début de son existence, la FRC est consciente de l’importance de faire avancer les connaissances concernant le sommeil. Elle a d’ailleurs financé plusieurs projets de recherche sur cette thématique, dont le premier il y a plus de 15 ans et a lancé en 2016 un appel à projets sur la thématique du sommeil (https://www.frcneurodon.org/informer-sur-la-recherche/actus/3615/)

 

Comment la FRC a permis à la recherche de faire avancer les connaissances sur le sommeil

 

Les projets financés 

La majorité des patients bipolaires présentent des changements dans leur sommeil et leurs rythmes biologique. 

  • Des travaux récents, menés par l’équipe de Jean-Luc Martinot, lauréat de la FRC, ont montré qu’un manque de sommeil chez les adolescents entraîne une modification de la structure cérébrale. D’autres équipes cherchent aussi à comprendre le lien entre les troubles du sommeil et certaines pathologies du cerveau.En effet, de nombreux troubles psychiatriques sont associés à un trouble du sommeil.
  • A ce sujet, des travaux en cours, dont celui de Véronique Fabre financée par la FRC en 2016, cherchent à connaitre les mécanismes associant sommeil et désordres psychiques. L’hypothèse du Dr Fabre est que certains gènes puissent être impliqués dans des perturbations du sommeil chez des patients présentant des troubles de l’humeur, tels les troubles bipolaires.  Ainsi, la majorité des patients bipolaires présentent des changements dans leur sommeil et leurs rythmes biologique.Grâce à cette étude, l’équipe du Dr Fabre espère apporter de nouvelles données concernant l’implication de gènes dans la régulation du sommeil et des rythmes circadiens chez l’Homme.

 

Evaluer le risque de maladies neurodégénératives, comme la maladie de Parkinson.

Concernant les maladies neurologiques, les études financées par la FRC ont notamment permis au Dr Isabelle Arnulf et son équipe, au GHU de la Pitié-Salpêtrière, de montrer l’intérêt de dépister le plus tôt possible certains troubles du sommeil, en particulier le sommeil agité au cours des phases de sommeil « paradoxal » (lors du rêve).

Démontrer que le sommeil peut être utilisé pour effacer les souvenirs négatifs dans des situations pathologiques telles que le stress post-traumatique.

Une autre recherche, conduite par l’équipe du Dr Karim Benchenane (lauréat FRC 2016) à l’ESPCI, à Paris, a abouti à la démonstration, au niveau cellulaire, de l’implication du sommeil dans la consolidation de la mémoire, ainsi qu’à l’élaboration d’un nouveau traitement potentiel du stress post-traumatique. Ainsi, les troubles du sommeil sont aujourd’hui clairement identifiés comme étant à l’origine d’altérations de la santé du cerveau, avec des conséquences notamment sur la mémoire et les capacités d’apprentissage. Préserver une bonne qualité de sommeil est l’une des clés pour la bonne santé du cerveau.

 

Le sondage réalisé par la FRC

 En 2018, la FRC a organisé un atelier avec des patients afin d’identifier les facteurs qui les interpellaient dans l’apparition et le développement de leur maladie. Ces échanges ont permis de révéler que le sommeil était perçu par certains patients comme un potentiel signal d’alerte pour leur maladie et que de contrôler la qualité du sommeil pourrait les aider concernant certains de leurs symptômes.

En parallèle, et toujours dans l’optique d’identifier les connaissances de la population sur ce facteur, la FRC a effectué un sondage. Celui-ci a permis de révéler que les Français citent le manque de sommeil comme l’un des facteurs de risque ayant un « impact négatif très important » sur le cerveau. Celui-ci apparait comme l’un des facteurs les plus nocifs pour la bonne santé du cerveau, 38% pensent qu’il a un impact négatif très important pour le bon fonctionnement du cerveau, juste après l’alcool (39%) et les drogues (68%). Les experts interrogés ont également cité même facteur de risque.

De plus, la qualité du sommeil est mise en avant par les Français avec près de la moitié d’entre eux (47%) qui la citent comme un élément primordial pour préserver la santé du cerveau. Les Français sont d’ailleurs conscients que le sommeil agit « beaucoup » sur la forme physique (78%), la consolidation de la mémoire (74%), les capacités d’apprentissage (74%) ou encore les risques de dépression (73%).

Jean–Luc MARTINOT

Directeur de recherche INSERM, médecin, psychiatre, pédopsychiatre.

 

Formation médicale et spécialisation au cours de l’Internat des Hôpitaux de Paris et d’un Clinicat dans des services de psychiatrie hospitalo-universitaires (Salpétrière, Sainte Anne, Bicêtre, Creteil, Cité Universitaire). Il s’est ensuite formé à la Recherche en imagerie du cerveau par tomographie à positons (PET scanner) et par Résonance Magnétique (IRM) au Commissariat à l’Energie Atomique où il a créé une équipe de recherche.

Le sommeil et les rythmes circadiens

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