Les actualités autour de la maladie de Parkinson
La maladie de Parkinson toucherait aujourd’hui plus de 200 000 personnes en France*, un chiffre qui serait, selon les estimations, amené à progresser drastiquement (+55% entre 2015 et 2030).
C’est la deuxième maladie neurodégénérative et la seconde cause de handicap moteur chez l’adulte. Elle est diagnostiquée en moyenne à 55 ans, et touche 1,5 hommes pour une femme**.
Bien que de mieux en mieux comprise, les chercheurs peinent cependant à mettre au point de nouvelles thérapies pour ralentir la progression voire guérir complètement cette pathologie neurodégénérative très complexe.
*Site de France Parkinson
**Selon les chiffres de Santé Publique France
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Juin 2023 : L’effet protecteur de la progestérone sur le système nerveux entérique pourrait être bénéfique dans la maladie
Le système nerveux entérique (SNE) est un réseau de quelques centaines de millions de cellules nerveuses qui s’étend tout le long du tube digestif. Aussi appelé « deuxième cerveau », il contrôle la digestion de manière autonome : les mouvements du tube digestif, la sécrétion des substances nécessaires à la digestion et l’absorption de nutriments entre autres. Bien qu’il puisse fonctionner de manière indépendante, de récentes recherches ont montré que le SNE échangent des informations avec le système nerveux central, ces échanges se font de manière bidirectionnelle.
En particulier, le professeur Carsten Theiß, chef de Service de cytologie à l’Université de la Ruhr spécifie que « la communication entre le système nerveux entérique et le système nerveux central est liée au développement de différentes maladies neurologiques comme la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer et la dépression ».
Une étude publiée dans le journal Cells par des chercheurs allemands démontre le caractère protecteur d’une hormone stéroïdienne, la progestérone, sur un modèle cellulaire de la maladie de Parkinson créé à partir de cellules nerveuses du SNE. Les chercheurs ont réalisé plusieurs expériences dans lesquelles, ces cellules ont été cultivées puis traitées de telles sortes à ce que de conditions similaires à la maladie de Parkinson soient reproduites. Ils ont observé que les cellules nerveuses traitées avec de la progestérone présentaient une diminution significative de leur taux de mortalité par rapport aux cellules non traitées. Ces résultats seraient sous-tendus par le rôle crucial des récepteurs à la progestérone présents dans toutes les cellules nerveuses du SNE.
Cette étude ouvrirait la voie à de nouvelles approches thérapeutiques basées sur les hormones stéroïdes pour la maladie de Parkinson, mais aussi celle d’Alzheimer et potentiellement d’autres maladies neurodégénératives.
Sources :
– Neurosciences news, “Progesterone’s Protective Role Against Parkinson’s in the Enteric Nervous System”, juin 2023.
– Progesterone: A Neuroprotective Steroid of the Intestine. Stegemann LN, Neufeld PM, Hecking I, Vorgerd M, Matschke V, Stahlke S, Theiss C. Cells. 2023; 12(8):1206. https://doi.org/10.3390/cells12081206
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Octobre 2022 : un pas de plus vers la greffe de nouveaux neurones
La maladie de Parkinson est due à une dégénérescence de neurones particuliers, les neurones dopaminergiques. C’est cette perte de dopamine qui entraîne les symptômes moteurs bien connus de la maladie : tremblement, rigidité, lenteur… Les thérapies actuelles, qui visent à donner une molécule pour aider le cerveau à produire de nouveau de la dopamine, permettent de traiter certains des symptômes moteurs mais engendrent également d’importants effets secondaires qui deviennent intolérables après quelques années.
Depuis le développement de la thérapie cellulaire, l’idée des chercheurs est de greffer de nouveaux neurones dopaminergiques chez les patients parkinsoniens mais de nombreux problèmes se posent. Un premier pas vers le développement de cette stratégie a été franchi par une équipe de l’Université d’Arizona (USA) chez un modèle murin modèle de la pathologie. L’étude montre non seulement que les cellules souches converties en neurones fonctionnels survivent suite à la greffe, mais qu’elles sont aussi capables de prospérer dans le cerveau, produire de la dopamine et établir des connexions avec d’autres cellules comme les neurones naturels. De plus, les souris traitées avec ces cellules souches montrent une très bonne récupération de leurs capacités motrices, de façon dépendante à la dose de cellules greffées.
Cette approche thérapeutique, qui doit encore faire l’objet d’améliorations et d’essais cliniques chez l’homme, pourra aussi être utile pour d’autres maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer et la Sclérose Latérale Amyotrophique.
Sources :
– Parkinson : Le remplacement de neurones fait sa preuve de concept. Santé Log. 18 octobre 2022.
– Optimizing maturity and dose of iPSC-derived dopamine progenitor cell therapy for Parkinson’s disease. Hiller et al., npj Regenerative Medicine (2022).
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Avril 2022 : l’activité physique intensive comme approche non médicamenteuse
Un programme de rééducation intensive, nommé SIROCCO, a été lancé fin 2014 aux Hospices civils de Lyon dans le but d’évaluer les effets de cette approche non médicamenteuse chez les patients parkinsoniens. Plus de 300 patients ont déjà pu bénéficier de ce programme qui consiste à pratiquer 5 à 7h d’activités de rééducation par jour, durant 5 semaines : marche, course, sauts, kinésithérapie, fitness, water-polo, orthophonie, ergothérapie, taï-chi… Les premiers résultats montrent une nette récupération cognitive : meilleure endurance, moins de difficultés d’articulation des mots, meilleure écriture, meilleure manualité fine. De plus, en moyenne, 75 % des patients continuaient à ressentir les effets positifs du stage un an après, quel que soit leur âge.
Afin de comprendre cette amélioration, les chercheurs ont enregistré l’activité cérébrale d’une quinzaine de patients lors d’activités physiques, grâce à un casque d’imagerie spectroscopique en infrarouge, 5 semaines avant le stage, juste avant l’entrée dans le programme, puis 5 semaines après le stage. Il s’avère qu’après le stage intensif, les patients semblent récupérer des performances cognitives de personnes ayant 5 ou 10 ans de moins. L’activité physique permettrait ainsi de remodeler le fonctionnement cognitif.
Source : Parkinson : à Lyon, un programme de rééducation intensive est lié à une impressionnante récupération cognitive – Medscape, 21 avril 2022.
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Octobre 2021 : une nouvelle piste pour ralentir l’évolution de la maladie
La maladie de Parkinson est caractérisée par une dégénérescence des neurones dopaminergiques, qui sont impliqués dans la fonction motrice. Récemment, des chercheurs de la Medical University of South Carolina se sont focalisés sur les gènes qui peuvent empêcher la destruction de ces neurones.
Plus précisément, ils se sont intéressés aux protéines Nrf2 et Bach1, capables de contrôler l’activité de ces gènes. Ils ont aussi obtenu la preuve que la protéine Bach1 est dérégulée dans la maladie de Parkinson. De plus, la protéine Bach1 inhibe l’expression de gènes protecteurs contrôlés par la protéine Nrf2. L’idée serait donc de disposer d’un médicament capable d’inhiber Bach1 et d’activer Nrf2.
Leurs recherches vont être publiées dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.
Sources :
– Un nouveau médicament capable de ralentir l’évolution de la maladie de Parkinson, The Conversation (Fleur Brosseau, 2021).
– Greseth, M. (2021), Deterioration of brain cells in Parkinson’s disease is slowed by blocking the Bach1 protein, preclinical study shows.
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Rédaction : Charlotte Piau et Céline Petitgas, chargées des actions scientifiques de la FRC.
La maladie de Parkinson
- Symptômes et évolution de la maladie
- Les différents stades d’évolution
- Les causes génétiques et environnementales
- Les traitements innovants
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