L’état préclinique de la maladie d’Alzheimer : nouvelles définitions
Avec les découvertes de ces dix dernières années sur la maladie d’Alzheimer, notamment avec les marqueurs biologiques spécifiques, et avec les traitements actifs sur les lésions cérébrales, un changement conceptuel est en train de se produire. Il est en effet maintenant possible d’identifier la maladie dès le stade préclinique, avant même l’apparition des premiers symptômes. Ce stade préclinique de la maladie est devenu un axe de recherche majeur avec l’espoir d’offrir les meilleures chances de succès thérapeutiques.
En juillet 2015, un groupe international d’experts du « International Working Group » et « the American Alzheimer’s Association » s’est réuni à Washington. Ce groupe réuni, entre autres, les experts français des unités de recherches suivantes : le Département de Neurologie de l’Hôpital Universitaire de la Pitié-Salpêtrière, les unités de l’INSERM et du CNRS, l’Université de Toulouse, les Universités de Sorbonne, Pierre et Marie Curie, Paris 6, l’Institut des Neurosciences translationnelles, l’Institut du Cerveau et de la Moelle, le Laboratoire d’Imagerie Biomédicale de Paris, la Fondation pour la Recherche sur Alzheimer, le Fonds AXA pour la Recherche. Un article, résultant de ces rencontres, est paru dans le numéro de mars 2016 de la revue « Alzheimer’s & Dementia ». Il vise à aborder toutes les questions, les définitions, les limites, les marqueurs de la progression et les conséquences éthiques de détection de la maladie à un stade asymptomatique, avec une revue actualisée de la littérature et des recommandations pratiques.
L’état préclinique de la maladie d’Alzheimer peut être défini par la présence in vivo de biomarqueurs de la pathologie tau et de la pathologie amyloïde. Ces marqueurs peuvent être trouvés dans le liquide céphalo-rachidien ou dans le cerveau par tomographie par émission de positons (TEP). Les patients à un stade préclinique de maladie d’Alzheimer sont différenciés selon deux stades : le stade présymptomatique pour les sujets porteurs de la mutation génétique autosomale dominante ; et le stade asymptomatique à risque de maladie d’Alzheimer prenant en compte les sujets normaux sur un plan cognitif mais ayant une réponse positive à un des biomarqueurs (ß amyloïde ou Tau) de la maladie. Finalement, ce consensus permettra d’inclure dans les études cliniques des patients très précoces et de faire progresser la recherche sur la maladie d’Alzheimer.
Rédaction : Nathalie SELLIER, spécialiste veille scientifique
Publication : FRC
Source : « Preclinical Alzheimer’s disease: Definition, natural history, and diagnostic criteria » Dubois B, Hampel H, Feldman H et al. Alzheimer’s & Dementia 2016; 12(3):292-323.
Alzheimer’s Association International Conference (AAIC)
L’AAIC est une conférence internationale, organisée chaque année, autour de la maladie d’Alzheimer et qui rassemble des milliers de scientifiques, de décideurs, de philanthropes et de leaders d’opinion de plus de 80 pays et de multiples disciplines.