Des neurones de la reproduction chez l’homme un peu partout dans le cerveau
Contrairement à ce que pensaient les chercheurs jusqu’ici, les neurones chargés de réguler la fonction de reproduction chez les mammifères seraient localisés un peu partout dans le cerveau, suggérant qu’ils pourraient avoir d’autres rôles…
Une présence dans l’hypothalamus, mais pas uniquement
Les scientifiques ont longtemps pensé que les neurones chargés de réguler les fonctions de reproduction chez les mammifères, notamment chez l’Homme, étaient confinés dans une petite région située au cœur du cerveau : l’hypothalamus (siège des fonctions cognitives). Ces neurones produisent une hormone appelée GnRH (pour Gonadotropin Releasing Hormone), qui contrôle la fertilité en stimulant la libération de deux hormones : l’hormone lutéinisante (LH) et l’hormone folliculo-stimulante (FSH). Ces dernières régulent le développement et le fonctionnement des gonades : maturation des spermatozoïdes, croissance folliculaire, production de testostérone, progestérone et estrogène…
Des chercheurs de Lille se sont intéressés à la migration de ces neurones ainsi qu’à leur nombre et à leur distribution dans le cerveau pendant le développement embryonnaire. De façon inattendue, ils ont découvert, pour la première fois chez l’Homme, qu’une population importante de ces neurones à GnrH occupait aussi des régions anatomiques comme le cortex cérébral, l’hippocampe, le bulbe olfactif ainsi que certaines régions du système limbique.
Une approche technologique innovante
Cette découverte a été rendue possible grâce à des approches technologiques innovantes permettant de rendre des tissus embryonnaires transparents et d’observer les interactions cellulaires en 3D. Les chercheurs ont ainsi pu constater que seulement 20% des neurones à GnrH colonisent l’hypothalamus, alors qu’un nombre important occupent d’autres régions cérébrales. Or, il s‘avère que ces régions sont touchées par une forte dégénérescence dans le cadre des maladies neurodégénératives. Ces neurones de la reproduction y exerceraient-ils d’autres rôles spécifiques ? C’est maintenant ce que va tenter de déterminer l’équipe du Pr Paolo Giacobini, du Centre de Recherche Jean Pierre Aubert à Lille, en étudiant pour la première fois la relation entre l’activité des neurones à GnRH et les maladies neurodégénératives.
Grâce au financement de 183 701,50 € accordé par la FRC en 2016 grâce à l’opération « Rotary – Espoir en Tête », le Centre de Recherche Jean-Pierre Aubert de Lille est en voie d’acquérir son propre ultramicroscope à feuille de lumière, offrant ainsi à ses chercheurs les outils nécessaires à la réalisation de ces travaux.
► Découvrir le projet financé du Dr Paolo GIACOBINI
Source : Inserm
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Microscope à feuille de lumière, Centre de Recherche Jean-Pierre Aubert de Lille
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