Bilan, enjeux et perspectives
Le cerveau est l’organe le plus important de notre corps. Il est le siège de notre pensée, de notre conscience et de notre dignité. Il contrôle toutes nos fonctions vitales. S’il est perturbé, cela atteint le cœur de ce qui fait notre humanité. Son bon fonctionnement est la condition de notre santé psychique et physique.
C’est avec notre cerveau que nous pensons. Siège des facultés intellectuelles logé dans la boîte crânienne, le cerveau est l’organe du système nerveux central, vers où convergent, via la moelle épinière, l’ensemble des nerfs parcourant notre corps. Le cerveau apparait ainsi comme une sorte de tour de contrôle qui reçoit des influx nerveux et qui commande en retour les mouvements corporels volontaires (lever les bras par exemple), ainsi que certains mouvement involontaires (comme la respiration, la température corporelle ou les battements de notre cœur).
Le cerveau est un organe complexe, constitué de cent milliards de neurones et de cent mille milliards de connexions (synapses). Il pèse en moyenne 2% du poids du corps mais consomme pourtant 20% de l’oxygène utilisé. Il est le pilote de notre vie végétative (respiration, circulation, digestion), le siège de nos pensées et de nos actes conscients et inconscients, de notre mémoire et de nos rêves, de nos relations sociales, de nos sentiments. Il évolue au cours du temps en fonction de l’âge, des expériences vécues, de certains accidents. Le cerveau est un organe qui fonctionne en continu. Il n’est jamais au repos et se maintient toujours à un niveau d’activité correspondant à 60 à 80 % de l’énergie totale qu’il utilise. Cet état d’activité sert à organiser les souvenirs et anticiper le futur.
Le cerveau est la plus extraordinaire des machines. Mais c’est aussi une machine qui se grippe – malformation, accident, infection, dégénérescence … – les conséquences sont terribles, provoquant des handicaps, des situations de dépendance et parfois même la mort.
Or dans nos pays, du fait de l’accroissement de notre espérance de vie, les maladies neurologiques, neurodégénératives et psychiatriques sont et seront toujours plus l’ennemi public numéro 1 de notre santé. Elles toucheront sans cesse davantage de patients et leurs proches.
Un enjeu majeur de santé publique
Les pathologies neurologiques et du système nerveux représentent une famille de maladies extrêmement variées. Certaines sont accidentelles, d’autres héréditaires, ou bien encore liées à l’âge. Mais elles ont toutes en commun de mettre en jeu le fonctionnement de notre cerveau, de nos nerfs et de leurs cellules. Elles posent aussi deux défis.
Le premier est d’ordre médical et scientifique. L’incroyable complexité du cerveau commence à peine à livrer ses premiers secrets. Grâce aux progrès technologiques, en matière d’imagerie médicale et de génétique, notamment, la connaissance de ses mécanismes a fait un saut prodigieux en quelques décennies. Mais tout reste à faire pour cerner exactement les causes de ses dysfonctionnements et, surtout, mettre au point des traitements efficaces contre des maladies pour la plupart incurables aujourd’hui.
Le second relève de la santé publique. Entre les malades eux-mêmes et leur entourage, on estime aujourd’hui que près de 7 millions de Français sont confrontés à ce type de pathologie. Au-delà des souffrances engendrées, cela représente autant de difficultés sociales et de coûts pour nos systèmes de santé. C’est dans cette optique que la FRC se bat depuis 15 ans, et finance les projets de recherche qui permettront, un jour, de remporter l’ensemble de ces défis.
1/3 de la population Européenne – soit 179 millions d’individus – est touché par au moins 1 trouble du cerveau. Les pathologies du système nerveux représentent 1/3 du coût humain des maladies en Europe. Toutes les maladies et troubles liés au système nerveux et au cerveau ont coûté près 800 milliards d’euros pour l’Europe en 2010.
Qui sont les principaux acteurs de la recherche en neurosciences en France ?
La recherche dans le domaine du cerveau et du système nerveux implique en France de nombreux acteurs : les grands établissements publics à caractère scientifique et technologique (comme le CNRS et l’Inserm) ou industriel et commercial orientés recherche (comme le CEA), les centres hospitaliers universitaires (CHU), les universités, mais aussi le tissu très vivant des sociétés savantes et des associations de malades. Il faut bien sûr y ajouter les acteurs privés, des petites sociétés biotechs aux grandes compagnies pharmaceutiques. Depuis plusieurs années, la recherche publique fait l’objet d’importantes réformes.
La création en 2005 de l’Agence nationale de la recherche (ANR), aujourd’hui dotée de près d’un milliard d’euros de budget, vise à développer le financement de la recherche par projets, dont la qualité est évaluée par des pairs.
L’année 2009 a vu la naissance de l’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé (AVIESAN). Elle rassemble les acteurs de la recherche française : CEA, CHRU, CNRS, Inra, Inria, Inserm, Institut de Recherche pour le Développement, Institut Pasteur, Conférence des présidents d’Universités. Son objectif est de coordonner les efforts de recherche par grands thèmes de recherche et de santé, afin d’éviter la dispersion des équipes, de renforcer les partenariats et la transdisciplinarité, de définir conjointement les priorités, d’atteindre dans ces domaines stratégiques une masse critique nécessaire à la visibilité européenne et internationale de la recherche française.
AVIESAN est ainsi structurée en 9 instituts thématiques multi-organismes (ITMO). La recherche sur le cerveau et le système nerveux est principalement représentée par l’Institut des neurosciences, sciences cognitives, neurologie et psychiatrie. Mais d’autres Instituts, comme celui de la santé publique ou des technologies pour la santé, travaillent également dans des domaines faisant progresser l’observation, la modélisation et la guérison des troubles neurologiques.
Lancé le 1er février 2008 le plan Alzheimer 2008-2012 doté de moyens spécifiques a pour objectif de fournir un effort sans précédent sur la recherche, de favoriser un diagnostic plus précoce et de mieux prendre en charge les malades et leurs aidants. Ce plan fut suivi par le plan Maladies Neurodégénératives 2014-2019 qui fait le choix de proposer, après une série de plusieurs plans dédiés à certaines pathologies en particulier, une démarche nouvelle englobant plusieurs maladies « modèles » dans une seule et même dynamique de progrès en matière de recherche, de soins et d’accompagnement. Ce changement d’approche doit permettre de créer davantage de synergie et de rassemblement autour d’une problématique commune, celle de la protection neuronale. Elle vise également à faire progresser le système de santé au sens large de manière à répondre à des besoins qui peuvent être communs à des personnes touchées par des maladies différentes dans le respect des besoins propres à chacun.
Le cerveau est l’organe le plus important de notre corps.
Il est le siège de notre pensée, de notre conscience et de notre dignité.
Il contrôle toutes nos fonctions vitales