Comprendre les mécanismes impliqués dans la perte d’acuité visuelle liée à l’amblyopie

Porteur du projet : Béatrice MARQUEZE-POUEY – Unité de Neurobiologie des canaux ioniques et de la synapse (UNIS, Marseille)

Titre du projet : Compréhension des mécanismes moléculaires d’adaptation des neurones thalamiques à l’altération de l’expérience visuelle dans l’amblyopie

Montant :  80 000 €

 

«Le financement de la FRC va nous permettre de rémunérer les prestations de séquençage haut débit des ARNm ainsi que l’identification des protéines par spectrométrie de masse contenus dans les neurones du thalamus visuels. Ces techniques hautement sensibles et résolutives vont rendre possible l’identification des protéines impliquées dans la régulation de l’excitabilité d’un neurone.

La perspective majeure est d’arriver à une meilleure compréhension de la plasticité neuronale et en particulier celle impliquée dans l’amblyopie. Merci à la FRC de soutenir un projet ambitieux et novateur porté par un chercheur sénior (…) toujours motivée et enthousiaste  » – Béatrice Marquèze-Pouey

 

Descriptif du projet

 

L’amblyopie est une maladie désignant la perte d’acuité visuelle d’un oeil chez le petit enfant en absence d’anomalie anatomique oculaire. Elle reste une des causes principales de malvoyance et touche 1 à 5 % de la population mondiale. L’amblyopie est due à une adaptation des neurones visuels à des stimulations sensorielles déséquilibrées pendant une période critique de développement du cerveau. Ainsi, des différences de réfraction, d’alignement entre les deux yeux ou une opacité d’un oeil amènent à un défaut d’intégration des signaux provenant de l’oeil faible. Son traitement, seulement possible avant 6-7 ans, se fait d’abord en corrigeant le défaut visuel, puis en rééduquant l’oeil amblyope par pénalisation de l’oeil dominant.

 

Ce projet vise à décrypter les mécanismes mis en jeu dans l’amblyopie, en utilisant un modèle murin qui récapitule la pathologie.

Les résultats préliminaires montrent, après avoir privé un œil de lumière sur une durée de 4 jours, un renforcement de l’activité des neurones du thalamus reliés à l’oeil fermé, après 7 jours une absence de variation, et après 10 jours une diminution de l’activité. Le thalamus joue un rôle de coordinateur des informations sensorielles allant vers les régions cérébrales appropriées.

Les chercheurs souhaitent corréler ces différents types de plasticité à des changements moléculaires. Pour cela, après la privation sensorielle d’un oeil chez le rongeur pendant ces différents temps, l’équipe propose, sur les neurones du thalamus visuel reliés à l’oeil sain et à l’oeil privé de lumière, de :

  • quantifier les ARN messagers qui sont les copies de l’information génétique contenue dans l’ADN et les protéines
  • puis d’identifier, les interactions entre ces protéines caractérisées

Ce projet permettra de mieux comprendre les mécanismes moléculaires de la plasticité neuronale, sous-jacents à l’amblyopie, avec comme visée de nouvelles interventions thérapeutiques au-delà de la petite enfance.

 

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Ce projet implique l’équipe de B. Marquèze-Pouey, qui possède une solide expertise dans l’étude de la plasticité corticale visuelle, le Dr. Maya Belghazi de l’Institut de Neurophysiopathologie de Marseille, spécialiste des analyses protéomiques (l’ensemble des protéines d’une cellule), et l’équipe du Pr. Danièle Denis du Service d’Ophtalmologie du CHU Nord de Marseille, qui apportera son expertise en physiopathologie du système visuel en développement et sur les aspects cliniques de l’amblyopie.

 

 

Photographies : INSERM / Pexels

Le chercheur

Béatrice Marquèze-Pouey, titulaire d’un doctorat de Neurosciences,  est chargée de recherche au sein de l’Unité de Neurobiologie des canaux ioniques et de la synapse à Marseille. Elle mène ses recherches sur l’identification des mécanismes moléculaires de l’amblyopie dans l’équipe dirigée par Dominique Debanne « Plasticité de l’excitabilité neuronale et épilepsie ».

Le centre de recherche

Ce projet est issu d’une équipe de l’Unité de Neurobiologie des canaux ioniques et de la synapse de Marseille.

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