En quête de signes distinctifs dans le cortex pour améliorer le diagnostic des troubles psychiques

Porteur du projet : Fadila HADJ-BOUZIANE – Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon (CRNL)

Titre du projet : De l’évolution chez les primates vers les maladies du cerveau : en quête de biomarqueurs

Montant du projet financé sur l’appel à projets FRC 2024 :  80 000 €

 

« Nous remercions très chaleureusement la FRC et ses donateurs pour leur générosité et leur soutien. Ce soutien nous est précieux pour poursuivre notre chemin vers une meilleure compréhension du cerveau, une étape indispensable pour améliorer la prise en charge des patients.» – Fadila Hadj-Bouziane

 

En résumé

Le précuneus, niché dans la partie médiane du cortex pariétal, est impliqué dans de nombreuses fonctions cognitives et serait plus susceptible d’être touchée par des pathologies cérébrales telles que la maladie d’Alzheimer, les troubles bipolaires, les troubles psychotiques ou la dépression. Ce projet permettra d’apporter un nouvel éclairage sur cette région en étudiant son organisation structurelle et fonctionnelle. Les chercheurs testeront l’hypothèse que les territoires du cerveau présentant des caractéristiques apparues plus tardivement dans le processus évolutif pourraient être plus vulnérables aux maladies spécifiques à l’espèce humaine, notamment celles citées au dessus. Les résultats de ce projet pourraient aider à identifier des signes permettant de diagnostiquer et de prédire certains troubles psychiques, et ainsi améliorer le traitement des patients de manière plus adaptée à chacun.

 

Descriptif du projet

Le précuneus[1], niché dans la partie médiane du cortex pariétal, est impliqué dans de nombreuses fonctions cognitives, telles que l’intégration sensorielle[2], la mémoire, la navigation et la représentation du soi. Les données existantes suggèrent qu’il s’agit d’une région très interconnectée, avec une grande susceptibilité aux pathologies cérébrales comme la maladie d’Alzheimer, les troubles bipolaires, la schizophrénie ou la dépression. Bien qu’il constitue, en outre, une cible de neurostimulation focale prometteuse pour atténuer certains symptômes communs à ces pathologies, la compréhension de son organisation anatomie-fonctionnelle reste très discutée, ce qui entrave grandement l’identification de biomarqueurs[3] diagnostiques et pronostiques de ces maladies.

Les données existantes et les résultats préliminaires de l’équipe suggèrent des modifications du précuneus au cours de l’évolution des primates. Par ailleurs, des avancées cliniques révèlent des dysfonctionnements systématiques de cette région dans plusieurs pathologies mentales. Ce projet testera l’hypothèse que les territoires du cerveau présentant des caractéristiques apparues plus tardivement dans le processus évolutif pourraient être plus vulnérables aux maladies spécifiques à l’espèce humaine. Ils testeront en particulier cette hypothèse sur la maladie d’Alzheimer, la psychose et la dépression.

Ainsi, ce projet permettra d’apporter un nouvel éclairage sur cette région en étudiant son organisation structurelle et fonctionnelle à l’aide de données d’imagerie au sein de différentes espèces de primates, y compris l’humain et chez plusieurs populations de patients, pour mieux comprendre la susceptibilité de cette région aux affections cérébrales.

Les résultats de ce projet pourraient in fine permettre l’identification de biomarqueurs diagnostiques et pronostiques de certains troubles psychiques et d’affiner la prise en charge des patients pour tendre vers une médecine personnalisée.

 

Glossaire :

(1) Précuneus : région du cortex pariétal
(2) Intégration sensorielle : processus par lequel le cerveau organise et interprète les informations provenant de nos sens et de notre corps pour nous aider à réagir correctement.
(3) Biomarqueur : caractéristique mesurable biologiquement qui peut indiquer la présence d’une maladie (et donc aider au diagnostic), la progression d’une condition (pronostique), ou la réponse à un traitement.

 

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Ce projet repose sur la collaboration entre les équipes de Fadila Hadj-Bouziane et C. Amiez, issues de deux laboratoires lyonnais de renommée internationale. Ces deux équipes ont une expertise forte et complémentaire en anatomie, neurosciences comparatives et relations structure-fonction, représentant un atout majeur pour la mise en œuvre synergique du projet.

Après un Doctorat en Neurosciences à l’université Claude Bernard à Lyon avec D. Boussaoud et M. Meunier, Fadila Hadj-Bouziane a passé 6 ans au « National Institute of Mental Health » à Bethesda aux Etats-Unis pour travailler au côté de L.G. Ungerleider.  En 2010, elle a rejoint l’équipe ImpAct du Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon (CRNL) grâce à un contrat jeune chercheuse de la fondation Neurodis. En 2014, elle a été recrutée au CNRS en tant que Chargée de Recherche et promue Directrice de Recherche en 2024. Depuis janvier 2024, Fadila Hadj-Bouziane  est co-responsable de l’équipe ImpAct (avec A. Farné). Ses recherches se concentrent sur la perception visuelle et la cognition sociale avec différentes perspectives complémentaires et une approche comparative chez les primates.

©Servier Medical Art sous licence  CC BY 4.0

Le centre de recherche

Ce projet est issu d’une équipe Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon (CRNL).

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