Les effets de l’obésité maternelle sur le neurodéveloppement : rôle de l’ocytocine et du microbiote intestinal
Titre du projet : Ocytocine, microbiote intestinal et effets de l’obésité maternelle sur le neurodéveloppement hypothalamique et les régulations métaboliques
Porteur du projet : Sébastien BOURET – Laboratoire Lille Neurosciences & Cognition (LiLNCog, Lille)
Montant : 80 000 €
« Le financement de la FRC permettra d’approfondir nos connaissances sur les mécanismes neurohormonaux sous-jacents à la programmation nutritionnelle du cerveau et étudier comment des modifications de l’environnement nutritionnel périnatal peuvent contribuer aux dysrégulations métaboliques à long-terme. Ce projet de recherche permettra également d’ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques potentielles. Plus particulièrement, notre étude chez l’homme nous permettra d’espérer des essais cliniques futurs visant à utiliser soit un traitement à l’ocytocine et/ou aux probiotiques pour améliorer la santé métabolique et cérébrale des enfants nés de mères obèses » – Sébastien Bouret
Descriptif du projet
L’obésité, notamment chez les enfants, est un problème de santé publique majeur. Des études épidémiologiques et expérimentales ont associé l’obésité maternelle à un risque augmenté de dysfonctionnements métaboliques chez la descendance. Le laboratoire a récemment montré qu’une alimentation riche en graisse durant la grossesse entraînait des défauts de mise en place des circuits neuronaux hypothalamiques impliqués dans la régulation de la balance énergétique. Cependant, les mécanismes sous-jacents à cette programmation nutritionnelle de l’hypothalamus demeurent peu connus. Les souris nées de mères obèses présentent un système à ocytocine défaillant et les données préliminaires de l’équipe indiquent que cette neurohormone a des propriétés neurodéveloppementales sur l’hypothalamus. De plus, le microbiote intestinal a la capacité de stimuler la production d’ocytocine et d’influencer le développement cérébral.
L’objectif principal de ce projet est d’étudier l’importance de l’ocytocine et du microbiote intestinal dans les effets de l’obésité maternelle sur le développement des circuits neuronaux hypothalamiques. L’équipe cherchera à :
1) évaluer si l’activation des neurones à ocytocine permet de restaurer les perturbations neurodéveloppementales et métaboliques observées chez les souris nées de mères obèses
2) examiner l’importance du microbiote intestinal sur le développement hypothalamique et les régulations métaboliques dans un contexte d’obésité maternelle.
Ces travaux seront complétés par une étude translationnelle chez des nouveau-nés de mères obèses où les niveaux d’ocytocine et la composition du microbiote seront corrélés à des modifications structurelles de l’hypothalamus. Les chercheurs utiliseront des approches de chimiogénétique, de neuroanatomie, d’imagerie et de physiologie pour répondre à ces questions.
L’ensemble de ces travaux permettra de mieux comprendre les mécanismes neuronaux et périphériques impliqués dans la programmation métabolique induite par l’obésité maternelle.
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Sébastien Bouret et son équipe souhaitent comprendre les mécanismes de la petite enfance qui programment l’obésité et le métabolisme tout au long de la vie. Les recherches menées dans son équipe ont notamment contribué à améliorer la compréhension de la manière dont les hormones métaboliques sont transportées dans le cerveau, et les changements structurels qui se produisent dans l’hypothalamus des personnes souffrant de troubles alimentaires.
Equipe « Développement et Plasticité du Cerveau Neuroendocrine «
Sébastien Bouret est actuellement Directeur de Recherche au CNRS dans l’équipe « Développement et Plasticité du Cerveau Neuroendocrine ». Après un postdoctoral à l’Oregon Health and Science University (USA) , ses recherches visent à étudier l’importance de l’environnement durant la vie fœtale et la petite enfance (par exemple la nutrition maternelle) sur le développement de l’hypothalamus et l’impact que celui-ci a sur la régulation du comportement alimentaire à l’âge adulte. Ces travaux ont été récompensés par la médaille de bronze du CNRS en 2014.
Ce projet est issu d’une équipe du Laboratoire Lille Neurosciences & Cognition situé sur le Campus de recherche de la faculté de médecine de Lille.