L’implication des gènes dans la vulnérabilité au stress et aux maladies psychiatriques
Mise à jour de la page : le 13/12/2022
Porteur du projet : Stéphanie DAUMAS – Institut de Biologie Paris-Seine (IBPS)
Titre du projet : Etude de VGLUT3 comme marqueur de vulnérabilité au stress et au développement de maladies psychiatriques
Le projet est soutenu par le Groupe Bouygues et l’Association UNAFAM. L’expertise scientifique a été assurée par le Conseil Scientifique de la FRC.
Montant : 80 000 €
« Le stress est un facteur précipitant des troubles psychiatriques. Mieux comprendre leur étiologie, le rôle de l’environnement et de son interaction avec la génétique d’une personne est primordial pour prévenir leur survenue. Dans ce contexte, il est important de proposer des appels d’offre dédiés aux effets délétères de l’environnement, ce qu’a réalisé la FRC grâce à l’appel d’offre « Le cerveau agressé par son environnement ». Par son soutien, la FRC permet de soutenir les équipes dont les projets de recherche sont centrés sur ce thème de recherche primordial » – Stéphanie Daumas
Descriptif du projet
Contexte. Les événements stressants sont des facteurs de risque d’altérations de la qualité du sommeil ainsi que de maladies psychiatriques. Ils sont souvent accompagnés de prise de drogue. Les individus ne sont pas tous égaux face à l’adversité. Certains l’affrontent sans conséquence alors que d’autres, plus vulnérables, peuvent développer une maladie mentale. Cette variabilité interindividuelle est partiellement expliquée par l’identité génétique de chacun.
Objectifs et Méthodes. L’objectif de ce projet est d’étudier la susceptibilité au stress et ses effets sur différentes maladies psychiatriques. L’équipe de Stéphanie Daumas a précédemment identifié chez des patients poly-toxicomanes, des mutations d’un gène impliqué dans la communication neuronale (appelé VGLUT3). Les chercheurs utiliseront ici un modèle murin exprimant l’une de ces mutations afin d’identifier les mécanismes sous-tendant la vulnérabilité au stress, aux troubles du sommeil, à la dépression et à l’addiction. Ces données permettront de déterminer si les mutations génétiques entrainent une vulnérabilité à un stress social chronique. En parallèle une équipe de cliniciens analysera les spécificités des patients porteurs de ces mutations afin de mieux comprendre les causes des troubles observés.
Conclusion. Le fait de combiner une approche chez l’animal et chez l’homme va permettre non seulement de mettre en évidence les mécanismes responsables de la vulnérabilité de ces individus mais également d’identifier de nouvelles pistes thérapeutiques.
Les premiers résultats
Le premier grand axe de ce travail a été consacré à l’étude de souris génétiquement modifiées porteuses de la mutation identifiée chez les patients polytoxicomanes. L’équipe a montré que les souris mâles porteuses de cette mutation présentent une plus grande susceptibilité au stress, caractérisée par un évitement social accru, mais également par une augmentation des comportements de type anxieux. Chez les femelles, ces effets spécifiques de la mutation n’ont pas été observés, ce qui suggère que la mutation mène à des conséquences différentes selon le sexe. L’étude des rythmes veille/sommeil a permis de mettre en évidence une augmentation à long terme du temps d’éveil qui se fait au détriment du sommeil lent suite au stress social, suggérant une phénotype de type insomniaque non modifié par la mutation. Toutefois, les animaux mutants ne présentent pas d’éveil anticipé par le stress comme observé chez les animaux contrôles. Dans l’ensemble, ces premiers résultats confirment le rôle de cette mutation dans la susceptibilité au stress.
Ces résultats ont été présentés sous forme de posters à plusieurs congrès nationaux et internationaux. Un article est également en cours de préparation.
Le centre de recherche
L’Institut de Biologie Paris-Seine (IBPS) a pour objectif à la fois de répondre aux grands défis actuels de la société dans le domaine de l’environnement, du vieillissement, des maladies neurodégénératives et des maladies du comportement, et de faire progresser les connaissances sur le plan fondamental. Une partie centrale de la stratégie de l’IBPS est basée sur le développement de nouvelles méthodologies quantitatives à la frontière de la biologie et de l’informatique, de la biologie et des mathématiques, ou de la biologie et de la physique.
Maître de Conférences en Neurosciences à Sorbonne Université depuis 2009, Stéphanie Daumas dirige actuellement une équipe de recherche bidisciplinaire nommée « Neuropharmacologie des VGLUTs », basée à l’Institut de Biologie Paris-Seine. Ses recherches s’intéressent à caractériser le rôle et la fonction en conditions normales et pathologiques de neurones pouvant être qualifiés de « bilingues ». Elle possède une expertise reconnue et de longue date dans l’étude du comportement des souris et la physiologie des VGLUTs.
Projet cofinancé par le groupe Bouygues
Le Groupe Bouygues participe au développement économique et social des régions et pays dans lesquels il est implanté. Il soutient l’éducation, l’humanitaire mais aussi des associations œuvrant pour la recherche médicale. C’est tout naturellement qu’ils ont décidé de soutenir les chercheurs sur la recherche en neurosciences et plus particulièrement sur la psychiatrie.
Projet cofinancé par l'UNAFAM
Créée en 1963, l’Unafam est une association qui accompagne au quotidien les personnes atteintes de maladies psychiatriques et leur famille afin de les aider à sortir de l’isolement et faire face à la maladie. Elle a rejoint la FRC en 2012 en tant qu’association membre.