Un mécanisme de neuroinflammation survenant au cours du développement impliqué dans les maladies neuropsychiatriques ?

Porteur du projet : Thomas MARISSAL – Institut de Neurobiologie de la Méditerranée (INMED, Marseille)

Titre du projet : Maladies neuropsychiatriques : un duo brisé entre les macrophages des méninges et les interneurones à parvalbumine pendant le développement ?

Montant :  80 000 €

 

« J’ai toujours été fasciné par la manière dont certains neurones « chefs d’orchestre » dictaient le rythme du réseau neuronal de l’hippocampe, faisant émerger des fonctions cognitives complexes […] Ce qui m’interpelle, c’est que certains de ces « chefs d’orchestre » […] semblent touchés dans un grand nombre de pathologies neuropsychiatriques telles que l’autisme ou la schizophrénie, de causes génétiques ou environnementales diverses. Y a-t-il un mécanisme commun entre certaines de ces formes, qui débouche vers une altération des propriétés de ces neurones-clés ? Ce financement de la FRC va me permettre d’explorer cette question […] » – Thomas Marissal

 

En résumé

 

Une neuroinflammation survenant pendant le développement peut entraîner des conséquences néfastes sur le cerveau du nouveau-né en pleine maturation et mener à l’autisme et la schizophrénie. Le Dr Thomas Marissal propose dans ce projet d’étudier ce mécanisme neuroinflammatoire commun afin de confirmer les cellules immunitaires impliquées et son impact sur certains neurones de l’hippocampe, dont le dysfonctionnement entrainerait des symptômes liés à ces pathologies. Mieux comprendre ce mécanisme permettra d’ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques communes pour ces maladies neuropsychiatriques.

 

Descriptif du projet

 

Maladies incurables d’origine génétiques ou pathogénique, l’autisme et la schizophrénie partageraient certains mécanismes pathologiques, susceptibles de perturber le fonctionnement des circuits neuronaux dans le cerveau. Des processus inflammatoires ont notamment été observés dans le cerveau de modèles animaux et de patients.

Les méninges sont les membranes qui entourent et protègent le cerveau et la moelle épinière. Ces membranes contiennent des macrophages, cellules immunitaires responsables de la détection et l’élimination des agents infectieux. L’équipe de Thomas Marissal pense que ces cellules, en contact avec le cortex et l’hippocampe pendant le développement, joueraient un rôle important dans l’inflammation précoce, affectant l’intégrité des microcircuits cérébraux en maturation.

En particulier, les chercheurs émettent l’hypothèse qu’une neuroinflammation périnatale impliquant les macrophages des méninges perturberait durablement les propriétés d’un certain type de neurones de l’hippocampe : les neurones à parvalbumine.  Chefs d’orchestres de l’activité normale dans l’hippocampe et le cortex, les neurones à parvalbumine sont vulnérables aux facteurs de stress et leur dysfonctionnement entraînerait des symptômes liés à l’autisme et à la schizophrénie.

Grâce à des modèles murins liés à l’autisme et à la schizophrénie, Thomas Marissal et son équipe prévoient de :

  • Tester si une neuroinflammation impliquant des macrophages des méninges est observable dans ces modèles pendant le développement postnatal, une période critique dans la maturation des neurones à parvalbumine.
  • Déterminer si une cette neuroinflammation conduit à la perturbation durable de l’activité des neurones de l’hippocampe, y compris des neurones à parvalbumine.

 

Ce projet permettra une meilleure compréhension de ces mécanismes de neuroinflammation précoce dans l’espoir d’ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques communes pour les maladies neuropsychiatriques telles que l’autisme et la schizophrénie.

 

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Ce projet repose sur une collaboration entre deux instituts de pointe à Marseille : l’INMED, spécialisé en neurobiologie, et le Centre d’Immunologie de Marseille-Luminy renommé dans le domaine de l’immunologie. A l’INMED, l’équipe de Thomas Marissal prendra en charge l’aspect neuro-physiologie du projet tandis que l’équipe de Réjane Rua apportera toute son expérience technique et théorique sur la facette neuro-immunitaire.

 

Photographies : Thomas Marissal / INSERM

Le chercheur

Chargé de recherche INSERM à l’INMED après une thèse à Marseille puis un post-doctorat à Genève, Thomas Marissal décortique les microcircuits neuronaux de l’hippocampe en condition pathologique chez des modèles murins. Au cours de sa carrière, il a étudié le rôle de neurones excitateurs et inhibiteurs dans la survenue d’activités pathologiques et de troubles cognitifs liés à l’épilepsie. Il a également démontré que la principale forme génétique de schizophrénie est corrélée à la dysfonction d’un type de neurone, les neurones à parvalbumine. D’autres observations suggèrent qu’une altération des neurones à parvalbumine pourrait être impliquée dans plusieurs formes d’autisme et de schizophrénie suggérant un mécanisme commun qu’il souhaite identifier grâce à ses collaborateurs et la subvention de la FRC.

Le centre de recherche

Ce projet est issu d’une équipe de l’Institut de Neurobiologie de la Méditerranée (Marseille).

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