Les matériels financés par Espoir en Tête pourraient servir à la lutte contre le Covid-19
Il y a encore quelques mois, le SARS-CoV-2, nom du virus responsable de la pandémie de Covid-19, était encore inconnu pour tout le monde. Les recherches scientifiques ont depuis explosé vers ce terrain inexploré pour tenter d’élucider toutes les questions que pose ce virus. Cependant, de nombreuses interrogations résident à ce jour. Les matériels de recherche financés par Espoir en Tête pourraient servir à mieux comprendre le Covid-19 et les potentielles atteintes neurologiques provoquées par cette maladie.
« Nous avons tous envie d’être utiles face à la pandémie que nous vivons actuellement. Il y a des aspects du COVID-19 qui concernent directement le système nerveux et donc « Espoir en Tête ». Les équipements financés par cette opération sont le plus souvent installés dans des plateformes ouvertes à toutes les équipes de recherche et servent certainement pour la recherche sur le COVID-19 lorsqu’ils sont utilisés par des virologistes ou des pharmacologues.
Le temps de la recherche n’est pas celui de l’urgence d’une épidémie. C’est en amont qu’il faut financer la recherche sans savoir exactement quand elle sera utile. Les crédits de recherche sur les coronavirus avaient été coupés il y a plusieurs années. Il y a maintenant une réaction mondiale très forte à cette pandémie, mais une fois que ça sera passé, les autres maladies n’auront pas disparu et les problèmes seront les mêmes. Il y aura surement beaucoup d’argent pour les recherches sur les coronavirus, mais un peu tard, et pas assez sur les autres sujets.
Il y aura en plus la question des séquelles ou atteintes neurologiques du coronavirus à comprendre et à traiter si elles existent. La meilleure action « d’Espoir en Tête » est donc de tenir sur la durée. Ce programme contribue à une course de longue haleine et les équipements financés sont et seront très utiles pour la suite, aussi bien pour la lutte contre les maladies « habituelles » du cerveau que pour les aspects qui sont liés au COVID-19. La force « d’Espoir en Tête » est que les équipements sont bien sûr attribués sur des projets précis mais ensuite ils sont utiles à beaucoup d’équipes y compris celles qui travaillent sur cette nouvelle maladie.
Les Rotariens peuvent être fiers de ce qu’ils ont déjà fait et certains que leurs équipements sont déjà dans certains cas, et seront dès la reprise des activités utiles pour les recherches sur le COVID-19 et sur les autres maladies du système nerveux qui posent toujours des problèmes graves et continueront à exister lorsque la phase d’épidémie sera passée. »
– Jean-Antoine GIRAULT, Président du Conseil Scientifique de la FRC, Directeur de Recherche Inserm, et Directeur de l’Institut du Fer à Moulin.
Les chercheurs témoignent
« Le microscope à feuille de lumière qui a fait l’object du financement de notre projet a pour but une meilleur visualisation des réseaux neuronaux du cerveau et de la moelle épinière dans tout un répertoire de maladies neurologiques et neurodégénératives, mais aussi lors des processus neurodéveloppementaux.
Avec la progression des cas, à la symptomatologie commune du Covid-19 (fièvre, atteinte pulmonaire…) s’ajoutent des atteintes atypiques en particulier au niveau du cerveau. L’anosmie et l’agueusie (perte de l’odorat et du goût), sont des révélateurs de troubles neurologiques liés à l’infection au virus SARS-CoV-2. De surcroit certaines atteintes cognitives et des cas d’encéphalopathies hémorragiques ont été identifiées.
La possibilité de visualiser le système nerveux sur des biopsies transparisées (rendu transparent à la lumière), pourrait être une perspective pour la compréhension des atteintes neuronales ayant été fatales à des victimes du Covid19. »
– Emmanuel BOURINET, Directeur de Recherche à l’Institut de Génomique Fonctionnelle
Équipement financé : un microscope à feuille de lumière pour étudier le cerveau en 3D pour un montant de 185 000 €
L’équipement concerné a été financé pour visualiser les circuits neuronaux dans le volume d’un cerveau entier grâce aux techniques de transparisation (rendre transparent).
> En savoir plus sur le projet financé
« Dès la reprise, si des collaborateurs immunologistes nous sollicitent, nous pourrions effectivement faire de l’imagerie à haute résolution sur le virus en collaboration, afin de regarder sa structure ou sa localisation dans les cellules infectées et fixées. Ces images n’existent pas pour l’instant puisque ce virus est assez récent. »
– Lydia DANGLOT, Chargée de Recherche au Centre de Psychiatrie et Neurosciences (CPN) – INSERM U894, Paris
Équipement financé : un module de super résolution pour la microscopie STORM pour un montant de 162 350 €
L’équipement concerné a été financé pour affiner les connaissances sur l’architecture cérébrale à l’échelle moléculaire et ses anomalies en liaison avec les pathologies neuro-psychiatriques.
> En savoir plus sur le projet financé
Tous les chercheurs sont mobilisés dans la lutte contre le COVID-19 :
Dans le cadre de la lutte contre la pandémie de COVID-19, les chercheurs sont mobilisés et ont fait don de leurs matériels pour aider le personnel soignant qui manque des protections les plus élémentaires. Ont été envoyés aux hôpitaux des gants, masques, combinaisons, blouses jetables, charlottes et sur-chaussures, ainsi que des réactifs permettant la réalisation des tests par PCR.
Certains laboratoires (de type L3) comportant des machines qPCR pourraient aussi convenir à des tests PCR en phase de dépistage.